- Illustration Le contrôle du pulvérisateur optimise le matériel

Le contrôle du pulvérisateur optimise le matériel

Faire contrôler son pulvérisateur est riche d’enseignement et permet d’optimiser un matériel cher à l’achat et des produits phytosanitaires onéreux, tout en évitant les sous-dosages et des surdosages.

Un pulvérisateur mal réglé s’accompagnera forcément « d’une mauvaise qualité de travail, des surdosages dans les parcelles. Les nombreux impacts de gouttelettes permettent une meilleure couverture des feuilles des cultures », rappelle Arnaud Le Goff, gérant de Sprayer Controle, basée à Hémonstoir (22), qui a repris l’activité de contrôle de la société Pulvé 2000 depuis un an. L’entreprise propose ses services de contrôle technique directement dans la cour des fermes, dans des coopératives, en sous-traitance des concessionnaires, dans les Cuma et ETA. « Le contrôle n’est pas à prendre comme une sanction, il permet d’aller plus loin dans le réglage et la vérification de son matériel », fait observer Étienne Tréguier, formé et habilité à vérifier les machines. La diminution du panel de solutions chimiques oblige à optimiser les périodes de traitement ainsi que les réglages de machine, « les produits perdent en efficacité. Il faut pulvériser au plus juste », rappelle Arnaud Le Goff.

[caption id=”attachment_43670″ align=”aligncenter” width=”720″] De gauche à droite : Étienne Tréguier, habilité à contrôler les pulvérisateurs, et Arnaud Le Goff, gérant de Sprayer Controle.[/caption]

Un test de chaque buse

Lors du contrôle technique du pulvérisateur, le matériel est vérifié sur 124 points, avec une cuve remplie à sa moitié de capacité en eau, sans fuites et avec des filtres propres. « L’idéal est de faire contrôler son
pulvérisateur en hiver avant la mise hors gel ou avant les premiers désherbages sur céréales. Ce contrôle est l’occasion de vérifier que tout fonctionne parfaitement », fait observer Arnaud Le Goff.

Sur son banc d’essai, Étienne Tréguier vérifie le débit de chaque buse à une pression de 3 bars. Selon une grille chiffrée, le technicien constate ou non les défauts. « Cette buse doit avoir un débit de 0,79 l/min à une pression de 3 bars. J’obtiens ici 0,96 l/min ». L’usure de la buse en céramique laisse échapper trop de liquide. « Sur une rampe de 18 m et si les 36 buses sont défectueuses, ce ne sont pas moins de 3 L supplémentaires à la minute qui sont pulvérisés au champ. Suivant la surface de l’exploitation, le gaspillage de produit peut être énorme ».

Ce défaut de fonctionnement ne pourra pas donner droit à la remise du rapport, document qui fait foi d’une vérification et à présenter en cas de contrôle. Pour autant, l’agriculteur aura 4 mois pour effectuer une contre-visite, ce pulvérisateur sera autorisé à poursuivre sa carrière si les buses défectueuses sont changées.
Le rôle de Sprayer Contrôle ne s’arrête pas à la délivrance de l’attestation de conformité du matériel. « Nous conseillons les agriculteurs pour des changements de buse pour une meilleure efficacité de la pulvérisation mais aussi pour augmenter l’autonomie du matériel avec la même capacité de la cuve, en traitant en bas volume ». La société vérifie 250 pulvérisateurs par an, le temps de contrôle varie de 1 heure à 2 heures 30 selon les modèles.

Un contrôle obligatoire tous les 5 ans

Marc-Antoine Rault, responsable technique au Crodip, rappelle que « le contrôle valide l’utilisation du matériel pour une durée de 5 ans. Au 1er janvier 2021, cette durée de validité passera à 3 ans. En cas de non-présentation du rapport d’inspection, l’agriculteur s’expose à une amende de 1 500 € et des pénalités sur les aides Pac (de 1 à 5 %). Il n’y a pas d’inquiétude à avoir si la pastille verte de validité du contrôle n’est plus présente, c’est le rapport qui fait foi ».


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