La tuberculose reste aux portes de la région

Si la Bretagne n’a pas observé de nouveaux cas de tuberculose bovine ces dernières années, la vigilance reste de mise.

[caption id=”attachment_43060″ align=”aligncenter” width=”857″] Distribution des foyers incidents de tuberculose bovine en France de 2015 à 2017 (source Bulletin épidémiologique, 2019. Delavenne)[/caption]

Sur la période 2015 – 2017, 286 foyers de tuberculose bovine ont été recensés. « La proportion annuelle de nouveaux foyers reste stable, autour de 0,05 %. Cependant, la proportion de troupeaux atteints au total, proche de 0,1 % devient, elle, préoccupante. Au-dessus de cette limite, la France risquerait de perdre son statut officiellement indemne de tuberculose, ce qui aurait un impact sur le commerce », souligne Grégoire Kuntz, au GDS Bretagne.

Ces chiffres nationaux masquent en réalité une grande variabilité territoriale. Les cas sont regroupés essentiellement dans de grandes zones d’enzootie aux contextes et à l’épidémiologie différentes : Sud-Ouest, Corse, Côte d’Or, Normandie élargie à l’Eure-et-Loir (voir carte).

En Normandie, le nombre de nouveaux cas par an diminue. Et, en dehors du contexte de la forêt de Brotonne (Seine-Maritime), l’infection n’a pas été montrée dans la faune sauvage. « Cependant cinq foyers sur onze ont été découverts tardivement, à l’abattoir. Un génotype de bactérie précis est fixé dans la région et la densité d’élevage est élevée : le problème n’est donc pas résolu », précise le vétérinaire. En revanche, il n’y a pas eu de nouveaux foyers en Bretagne depuis 2012.

Des précautions pour les Bretons

La surveillance de la tuberculose bovine est obligatoire en France et cible les différentes bactéries responsables (Mycobacterium bovis, M. tuberculosis et M. caprae). Chez les bovins, elle porte sur trois points : systématique à l’abattoir, programmée en élevage selon un zonage et à l’introduction d’un animal dans une exploitation. « Dans la situation bretonne actuelle, le dépistage de la tuberculose chez les bovins ayant un temps de transport important ou provenant de zones à risque est indispensable », rappelle Grégoire Kuntz. GDS Bretagne qui suit sanitairement tous les mouvements de bovins (entre 1er juillet 2018 et le 30 juin 2019, 375 620 mouvements en Bretagne dont 99 232 vers des élevages en Asda verte) s’en assure « et au besoin alerte les éleveurs ». Par précaution, il est aussi possible de prendre les devants en contactant son antenne.

Faune sauvage sous surveillance

Le réseau de surveillance Sylvatub a conduit à l’examen de 15 000 animaux sensibles (blaireaux, sangliers et cervidés) sur la période 2015 – 2017 sur l’ensemble du territoire national. 400 étaient infectés, souvent à proximité de foyers bovins. « L’infection des bovins peut en effet s’étendre dans certaines espèces de la faune sauvage qui peut devenir réservoir, ce qui peut compromettre les mesures d’assainissement », précise Grégoire Kuntz.


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