Le Gaec de la Courtais installé à La Bazouge-du-désert (35) a ouvert ses portes le 7 mars, lors d’une journée organisée par NPRL. - Illustration Fourrage : Presque autant de lait en autonomie
Le Gaec de la Courtais installé à La Bazouge-du-désert (35) a ouvert ses portes le 7 mars, lors d’une journée organisée par NPRL.

Fourrage : Presque autant de lait en autonomie

Le choix de l’autonomie alimentaire a été gagnant sur le Gaec de la Courtais. La réduction au minimum de l’ensilage de maïs et des achats de concentrés boostent le résultat économique.

La chute du prix du lait en 2015 a été un déclic pour les associés du Gaec de la Courtais. La situation économique s’était fortement dégradée sur l’élevage qui produisait 700 000 L de lait avec un atelier taurillons à côté. « Cette production a été arrêtée car elle n’était plus rentable avec des prix de 3,80 €/kg », explique Philippe Hardy, installé avec sa femme Marilyne et son frère Jean-Louis à La Bazouge-du-désert (35) sur une SAU de 156 ha.

De 51 à 11 €/1 000 L de coût de concentré

Pour la production laitière, deux options se profilaient : produire plus avec des investissements dans des bâtiments ou se placer dans une logique d’autonomie alimentaire. C’est la 2e voie qu’ils ont choisie, épaulés depuis 4 ans par le cabinet de conseil en alimentation animale NPRL. « Nous avons surtout évolué vers une réduction voire l’absence d’ensilage de maïs dans la ration. Cela nous a permis de réduire les concentrés. Alors que nous dépensions 70 000 € d’aliments en 2014 (avec les taurillons), aujourd’hui nous n’en achetons quasiment plus. » Pour les vaches laitières, le coût de concentré est passé de 51 à 11 €/1 000 L entre 2015 et 2018.

Sur le dernier exercice, les 100 VL Prim’Holstein ont produit 688 100 L. La ration distribuée cet automne avec la mélangeuse de 20 m3 comprend un peu d’ensilage de maïs, de l’ensilage de moha / choux, de l’ensilage d’herbe, de maïs épi et de méteil, de l’enrubannage de RGH / trèfle violet avec 1,5 kg de méteil grain (pois, vesce, avoine, triticale, seigle) distribué au Dac… « Du fait de la valeur des ensilages, le minéral a été réduit de moitié. »

Intensification fourragère

Entre 2015 et 2018, malgré la chute de l’apport de concentrés, la production par vache n’a pas trop baissé, passant de 8 800 à 7 945 L. « C’est surtout dû au méteil et au maïs épi. » D’importants changements ont eu lieu sur la SAU : les surfaces en prairies sont passées de 60 à 83 ha, le maïs grain (30 ha) a été abandonné, ainsi que le blé (17 ha). Les céréales poussent aujourd’hui sur 23 ha dont 17 ha de méteil grain et 6 ha d’orge. « À partir de l’automne 2015, des dérobées avec légumineuses ont été mises en place après céréales et maïs. »
« Nous conseillons aux agriculteurs de produire de l’ensilage de maïs épi qui apporte davantage d’énergie que le maïs ensilage. Les tiges encombrent inutilement le rumen. Les betteraves peuvent aussi être intéressantes en petites quantités », explique Michel Lepertel, gérant de NPRL. « Peu cher à produire, le méteil grain est moins acidogène que les céréales pures. La paille de méteil peut assurer la fibrosité de la ration. »

L’EBE en hausse de 52 % sur trois ans

Sur trois ans, les résultats économiques sont très concluants, la marge brute lait a augmenté de 51 %. « Et nous n’achetons plus d’engrais. Les frais vétérinaires ont bien baissé ainsi que les frais de travaux de récolte », précise l’éleveur. Au final, l’EBE, en hausse de 52 % atteint 224 €/1 000 L sur le dernier exercice. Avec la conversion en bio qui sera prochainement terminée, il va encore progresser. « Nous sommes mieux dans ce système. Certes, on apprend tous les jours, on fait encore des erreurs, mais on avance », apprécie-t-il. « Tous les éleveurs laitiers devraient au minimum être payés 2 000 €/mois et avoir un EBE de 200 €/1 000 L minimum. Notre concept autour d’une production suffisante de fourrages de bonne valeur nutritionnelle le permet », précise Michel Lepertel, gérant de NPRL.


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