Des membres de la Confédération paysanne 35 se sont rendus dans le magasin Leclerc de Vern-sur-Seiche le 21 décembre. - Illustration La Conf’ en “visite” dans un hypermarché rennais
Des membres de la Confédération paysanne 35 se sont rendus dans le magasin Leclerc de Vern-sur-Seiche le 21 décembre.

La Conf’ en “visite” dans un hypermarché rennais

Les États généraux de l’alimentation sont passés mais la valeur n’est toujours pas mieux répartie au sein de la filière agricole, comme l’ont constaté des membres de la Confédération paysanne dans un hypermarché de Rennes.

« Y compris pour les produits de “montée en gamme”, les prix sont trop bas. Certains produits bio sont vendus moins cher que du conventionnel… Il n’y a pas de cohérence dans les prix affichés et les promotions sont omniprésentes », ont constaté la vingtaine de membres de la Confédération paysanne qui se sont rendus dans le magasin Leclerc de Vern-sur-Seiche vendredi 21 décembre. Les constats de prix auraient été similaires dans les autres enseignes du département.

La course aux prix bas continue

« Nous dénonçons le rôle des GMS et des industriels de l’agroalimentaire dans cette course aux prix bas et dans l’absence de répartition de la valeur », lance Charlotte Kerglonou-Mellier, membre du bureau de la Confédération paysanne 35 et tête de liste pour les élections à la Chambre d’agriculture. Sur les départements d’Ille-et-Vilaine et du Morbihan, les chiffres Cerfrance montrent des revenus agricoles très bas au regard du temps de travail, notamment en production laitière, 15 600 € en moyenne annuelle sur les 6 dernières années, en aviculture de chair, 14 300 €, en viande bovine, 20 000 € pour les naisseurs-engraisseurs. « Ces revenus ne permettent pas aux agriculteurs d’entamer une transition écologique. » Des prix rémunérateurs permettraient aussi d’améliorer les conditions de travail et d’augmenter l’emploi en agriculture. Le syndicat ajoute que « les prix en grande surface impactent aussi les prix que peuvent pratiquer les paysans en vente directe. »

Les mesures de la loi alimentation, insuffisantes

Les manifestants avaient affiché une banderole « Paysans et consommateurs, dindons de la farce. » L’encadrement des promotions et le relèvement du seuil de revente à perte vont contraindre les distributeurs à augmenter leurs marges, « mais rien ne garantit le ruissellement vers les paysans. Ces mesures ne suffisent pas », souligne Éric Duverger, autre membre de la Conf’ 35. « Le repère de coût de production établi par le Cniel doit être une base… Les agriculteurs ont été coopératifs pour donner leurs chiffres, le reste de la filière doit suivre. » Le syndicat exige « plus de transparence. Tout le monde doit venir autour de la table et les interprofessions doivent réellement aider les producteurs. »

« Nous souhaitons aussi rappeler aux consommateurs que l’alimentation a un coût. Les promotions abusives font disparaître des paysans. Les fermes capables de produire à bas prix résistent, aidées par une répartition inéquitable des aides Pac, distribuées à l’hectare et au volume et non par actif. » Les manifestants ont pu dialoguer avec les responsables du magasin qui se sont engagés à faire remonter les messages. Cette manifestation s’est inscrite dans le cadre d’actions nationales de la Confédération paysanne, se déroulant du 15 décembre au 15 janvier.

La « défense d’une retraite décente »

La Confédération paysanne 35 présente une liste pour le collège 4 – anciens exploitants et assimilés, à l’occasion des élections Chambre d’agriculture. La « défense d’une retraite décente pour tous les anciens paysans et paysannes » arrive en tête de revendications des membres de la liste. « La pension moyenne des retraités de France est de 1 860 €/mois, celle des paysans et paysannes de 740 €/mois », chiffrent-ils. « Nous soutiendrons aussi les orientations que nos élus exploitants vont porter : l’accompagnement et le recensement des actifs, 3 à 5 ans avant le départ à la retraite, pour inciter les paysans à céder leur ferme, l’incitation financière au cédant qui installe un jeune et favoriser les systèmes de production plus autonomes et économes pour défendre le revenu. »

Liste Collège 4
• Jean-Jacques Rigal, 61 ans, Le Rheu, ancien éleveur de vaches laitières avec transformation,
• Chantal Corbeau, 64 ans, Plerguer, ancienne éleveuse de porcs,
• Michel Piel, 68 ans, Saint-Pern, ancien éleveur de porcs avec transformation à la ferme.


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