William Loveluck, chercheur en politiques publiques au sein de l’Iddri, Institut du développement durable et des relations internationales. - Illustration L’histoire du crédit à l’agriculture
William Loveluck, chercheur en politiques publiques au sein de l’Iddri, Institut du développement durable et des relations internationales.

L’histoire du crédit à l’agriculture

Conférence William Loveluck connaît parfaitement l’histoire des crédits en agriculture. Une soirée conférence, basée sur son témoignage, retracera cette histoire des années 30 à nos jours.

« Résumer l’histoire du crédit revient à raconter l’histoire entre les agriculteurs, les établissements de crédit et l’État », soutient William Loveluck, chercheur en politiques publiques au sein de l’Iddri, Institut du développement durable et des relations Internationales. Le chercheur propose d’intervenir sur le sujet de la relation entre le monde agricole et le recours au crédit, lors d’une soirée conférence-débat organisée par la Confédération paysanne du Finistère.

Des années 30 à un crédit bon marché

Pour comprendre la situation actuelle des fermes françaises et de leur relation avec les établissements de crédit, William Loveluck estime qu’il faut se remémorer la situation des années 40, où la modernisation du secteur agricole a été alimentée par « la souscription à des obligations d’État, qui ont augmenté la capacité de prêts de moyen terme, nécessaires à la généralisation de la mécanisation, ou des technologies comme les nouvelles variétés sélectionnées ou encore la chimie ».

Plus tard, les fermes ont pu jouir de crédits très intéressants, suite à la stagflation (forte inflation additionnée d’une croissance économique faible ou nulle). « Paradoxalement, les agriculteurs gardent un bon souvenir de cette période, les crédits étant devenus très bon marché. Toutefois il faut noter qu’en 1978, le capital par travailleur actif en agriculture vaut en moyenne 3,5 fois plus qu’en 1960 et que parallèlement, les dettes par exploitation ont été multipliées par plus de 7, mais ce pour un revenu qui stagne ou augmente très faiblement malgré ces très hauts niveaux d’investissements ».

L’arrivée des quotas laitiers

La mise en place des quotas en 1984 pour limiter et stabiliser la production laitière a amené beaucoup d’éleveurs à rencontrer des difficultés à rembourser leur crédit, « suite à l’augmentation des taux d’intérêts au début des années 1980. Ces difficultés ont surtout touché ceux ayant investi juste avant la mise en place de quotas de production ». Cette période a aussi coïncidé avec des départs de conjoints de l’exploitation, car en 1970, « 7 % des épouses d’agriculteurs déclaraient avoir une activité professionnelle non agricole, contre 30 % en 1988, afin de garantir la stabilité des revenus des ménages ruraux », résume William Loveluck. L’histoire du crédit se poursuit, elle sera complétée et étoffée lors de cette soirée-débat.

Rendez-vous à Saint-Thégonnec

William Loveluck interviendra le jeudi 29 novembre, à la maison des associations de Saint-Thégonnec, à partir
de 20 h 30, lors d’une conférence sur l’histoire du recours au crédit en milieu rural.


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