La performance passe par l’alimentation

En élevage de poulets reproducteurs, la restriction alimentaire est indispensable pour garder un poids moyen des volailles, synonyme de fertilité, apportant son lot de contraintes.

« Aujourd’hui, un poulet de chair atteint son poids d’abattage en six semaines. En 1950, pour arriver au même poids, il fallait 14 semaines d’élevage. Les volailles, grâce à la génétique, ont gagné en efficacité alimentaire. Parallèlement, les reproducteurs chair modernes ont aussi une croissance rapide doublée d’un appétit féroce qu’il faut contrôler pour conserver des performances optimales », analyse Jeanna L. Wilson, professeur au département des sciences avicoles de l’université de Géorgie aux États-Unis, lors du séminaire avicole organisé par Zinpro le 14 mars à La Chapelle-sur-Erdre (44).

Alimenter à heures régulières

L’éleveur doit avoir un cheptel homogène avec des poules de poids moyen. « Des poules trop légères se mettent à pondre plus tard ou ne pondent pas du tout. Celles trop lourdes pondent tôt mais arrêtent rapidement de pondre », explique-t-elle. Pour réussir à avoir des animaux uniformes, il faut une restriction alimentaire. Il est très important que toutes les poules puissent accéder à l’alimentation lors des repas et les chaînes doivent fonctionner parfaitement. « En général, un cheptel peu uniforme est synonyme de faible production d’œufs. » L’uniformité du lot passe aussi par des horaires réguliers que ce soit pour l’alimentation mais aussi pour le passage de l’éleveur dans le poulailler.

Distribuer de l’aliment sur l’aire de grattage

« À l’heure actuelle, nous constatons quelques effets négatifs de la restriction qui n’étaient pas évidents il y a 10 ans », déclare Jeanna L. Wilson. Par exemple pour contrôler le poids corporel, il faut distribuer un volume d’aliment inférieur. Les animaux ont beaucoup d’appétit et ne sont pas satisfaits des volumes qui leur sont distribués. Moins de volume, c’est moins de temps pour s’alimenter et il est par conséquent plus difficile d’obtenir un cheptel uniforme. « Les poules et les coqs ont très faim, ils s’ennuient beaucoup et cherchent quelque chose à piquer pour évacuer leur frustration. Nous avons donc des phénomènes de tirage de plumes et de cannibalisme. »

La perte de plumes impacte la fertilité puisque les poules déplumées évitent l’aire de grattage où se déroule l’accouplement. Pour les inciter à rejoindre cette zone et limiter la baisse de fertilité, il faut distribuer du maïs, coques de soja, avoine ou coquille d’huîtres le soir (3 à 4 fois par semaine) à cet endroit. Cela ne va pas les pousser à y rester toute la soirée, mais cela doit suffire pour que chaque poule s’accouple une fois tous les 5 à 7 jours.

Nourrir chaque jour ou tous les 2 jours ?

Deux écoles s’affrontent concernant l’alimentation : le faire tous les jours en quantité moindre ou un jour sur deux avec de bonnes quantités. « Avec les formulations alimentaires actuelles, l’alimentation tous les jours est stressante. Les poules ont de petites quantités d’une ration concentrée. Il faudrait plus de volume pour une alimentation performante. En le faisant un jour sur deux ce n’est pas aussi stressant les jours de distribution puisque les volailles mangent librement. Par contre le jour sans alimentation est très stressant », constate Jeanna L. Wilson. Le système de Spin Feeding qui répand l’aliment au sol est plutôt positif car les poules passent plus de temps à chercher leur nourriture et à la consommer. « La plupart des entreprises envisagent de passer à une alimentation tous les jours en raison des inquiétudes sur le bien-être animal. »


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