100 000 plantes/ha à 75cm = 13 cm entre plante - Illustration Maïs : un écartement réduit au semis pour gagner en polyvalence
100 000 plantes/ha à 75cm = 13 cm entre plante

Maïs : un écartement réduit au semis pour gagner en polyvalence

Le maïs est une culture habituellement conduite en fort écartement, le plus souvent 75 à 80 cm entre rangs. Réduire cet écartement permet d’utiliser un même matériel (semoir, bineuse) sur plusieurs cultures et de réduire les coûts de mécanisation.

D’un point de vue physiologique, la mise en place du peuplement vise à capter le maximum de rayonnement lumineux pour optimiser la photosynthèse et la production de matière sèche. Pour une culture de maïs, l’optimum est atteint avec un indice foliaire compris entre 4,5 et 5. Une densité de semis adaptée à la précocité de la variété permet d’atteindre cet objectif.

Pour les variétés les plus précoces, l’objectif de densité est plus élevé et peut atteindre 110 000, voire 115 000 plantes/ha, en bonnes conditions. A 75 cm d’écartement, la distance entre plante est alors seulement de 10-11 cm, et une certaine compétition s’exerce. Réduire la distance entre rang, permet de réduire cette compétition entre plantes, mais également d’accélérer la vitesse de recouvrement de l’inter-rang, ce qui peut faciliter la maîtrise de l’enherbement.

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La réduction de l’écartement entre rangs réduit la concurrence entre plantes.

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Des essais conduits dans les années 1990 avaient montré une augmentation de rendement liée à la réduction de la distance entre les rangs, mais seulement dans le cas d’une forte augmentation de la densité (150 000 plantes/ha). Cette augmentation de rendement s’accompagnait d’une chute de la production de grain et donc de la valeur énergétique des maïs fourrage.

Les essais conduits par Arvalis en Bretagne entre 2014 et 2017 ont mis en comparaison des écartements entre rangs de 75 et de 50 cm, dans une gamme de densité comprise entre 80 000 à 125 000 plantes/ha à la récolte. Conduits sur une variété précoce, ces essais ont montré une réponse à la densité très proche pour les 2 écartements étudiés (cf graphique). L’optimum de densité, proche de 110 000 plantes/ha à la récolte n’est pas modifié par la réduction de l’écartement.

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Au niveau de la composition du maïs fourrage et de sa valeur alimentaire, l’augmentation de la densité se traduit par une petite réduction de la valeur amidon, illustrant la moindre richesse en grain. La réduction d’écartement ne modifie pas ce constat et la valeur énergétique, exprimée en UFL, est identique pour les deux techniques de semis.

Un semis à 17,5 cm d’écartement avec semoir à distribution mécanique, utilisé habituellement pour les céréales, a également été mis en comparaison dans ces essais. La réponse à la densité est la même, mais avec une répartition spatiale plus aléatoire, le niveau de rendement reste toutefois inférieur, de l’ordre d’1 t MS/ha en moyenne. On note aussi que l’objectif de densité est plus difficile à atteindre, avec une profondeur de semis et une levée plus hétérogènes.

Le peuplement, composante essentielle du rendement en maÏs

Pour atteindre le potentiel de rendement permis par la parcelle, la densité de culture constitue le premier levier. L’optimum de densité varie en fonction de la précocité variétale et des conditions de culture. Il sera plus élevé pour les variétés précoces (qui ont un nombre de feuilles plus faible) et à grain corné (avec une programmation déterminée). Les essais récents sur maïs fourrage montrent un gain de rendement compris entre 0,3 et 0,4 t MS/ha pour 10 000 plantes/ha supplémentaires, dans la fourchette 80 000 – 120 000 plantes/ha. Le régime hydrique influe le comportement de la culture.

En conditions de stress, une densité forte n’est pas valorisée, mais si les conditions sont favorables, une densité faible, inférieure aux préconisations, pénalisera systématiquement le rendement. En situation favorable : lit de semence bien préparé, date de semis dans les plages recommandées, profondeur 4 cm environ, bonne protection de la semence ou absence de ravageurs en début de cycle, les pertes seront comprises entre 5 et 10% maximum.

Élodie Jouanneau, Vincent Bouëtel / Arvalis-Institut du Végétal


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