Les rafles de maïs récupérées grâce au caisson placé à l’arrière de la moissonneuse sont reprises à l’aide d’une ensileuse équipée d’un pick-up à herbe. - Illustration Ne pas dépendre d’approvisionnements extérieurs pour sa métha
Les rafles de maïs récupérées grâce au caisson placé à l’arrière de la moissonneuse sont reprises à l’aide d’une ensileuse équipée d’un pick-up à herbe.

Ne pas dépendre d’approvisionnements extérieurs pour sa métha

Le Gaec de l’Union, à Pommerit-le-Vicomte (22), mettra en service son unité de méthanisation de 150 kW cette année. À l’aide du caisson de récupération installé à l’arrière de la moissonneuse, les associés ont récolté les menues pailles et les rafles de maïs pour créer du stock de matière prêt à être incorporé lors du démarrage de l’installation.

Le projet de méthanisation sur l’exploitation agricole du Gaec de l’Union, à Pommerit-le-Vicomte (22), a été mûrement réfléchi. « Nous avons débuté la réflexion en 2010 et le projet se concrétise en 2018 avec un démarrage de l’installation prévu pour le mois de mai », indique Frédéric Page, un des associés du Gaec. La recherche d’une source de revenus stables, la possibilité d’exploiter le fumier et le lisier tout en diminuant les odeurs avant retour sur les cultures faisaient parties des motivations des agriculteurs.

De plus, le digestat issu de la méthanisation est un fertilisant plus assimilable par les plantes qui pourrait, à terme, permettre de se passer d’ammonitrate. « En faisant le bilan de ce qui est produit sur l’exploitation nous sommes arrivés à un dimensionnement de puissance de 150 kW. Le but est de ne pas être dépendant d’approvisionnements venant de l’extérieur, mais nous restons prêts pour saisir des opportunités comme les fauches de bord de route, les pelouses venant des déchetteries, des communes ou encore d’autres matières méthanisables », déclare Frédéric Page.

Les menues pailles pour les logettes et la méthanisation

En 2015, la moissonneuse a été équipée d’un caisson de récupération de menues pailles pour anticiper la construction de l’unité de méthanisation. « L’idée de base était de récupérer les menues pailles pour les intégrer directement dans le digesteur. Mais après des essais concluants dans les logettes, nous les utilisons dans un premier temps pour les laitières. » Lors de la récolte des 100 ha de céréales, les agriculteurs récupèrent en moyenne 1,2 tonne/ha de menues pailles. Elles sont entassées en bout de champ, pressées ensuite en big-baller puis stockées dans un hangar sur l’exploitation.

[caption id=”attachment_32547″ align=”aligncenter” width=”720″]Chantier de pressage en big de la menue-paille récupérée lors de la moisson, elle sert à pailler les logettes puis à la méthanisation. Chantier de pressage en big de la menue-paille récupérée lors de la moisson, elle sert à pailler les logettes puis à la méthanisation.[/caption]

Récupération des rafles et cannes de maïs

Le caisson est aussi utilisé lors de la récolte des 110 ha de maïs grain pour la récupération des rafles de maïs. Entre 1,5 tonne et 1,7 tonne de rafles sont récupérées à l’hectare. Elles sont mises en tas en bout de champs lors du chantier de récolte, elles sont reprises dans une remorque à l’aide d’une ensileuse avec un pick-up à herbe. « Cette année, nous avons stocké les rafles en taupinière, mais nous sommes dans la construction de 4 silos couloirs d’une capacité totale de 3 000 tonnes dans lesquels les rafles, les Cive (Cultures intermédiaires à vocation énergétiques) et autres matières seront tassées et conservées comme un maïs ensilage. Il faut les conserver dans de bonnes conditions pour ne pas altérer le potentiel méthanogène », décrit l’agriculteur. Cette année, les associés ont aussi expérimenté le ramassage des cannes de maïs, les conditions météo défavorables n’ont pas permis de définir un tonnage moyen ramassé à l’hectare.

[caption id=”attachment_32549″ align=”aligncenter” width=”720″]Frédéric Page devant les silos réalisés en auto-construction par les associés du Gaec de l'Union qui serviront au stockage des différents intrants destinés à la méthanisation. Frédéric Page devant les silos réalisés en auto-construction par les associés du Gaec de l’Union qui serviront au stockage des différents intrants destinés à la méthanisation.[/caption]

L’ETA Boulbin, de Saint-Gilles-les-Bois, est venue avec un andaineur Roc de 7,30 m de largeur pour rassembler les cannes en andain. Une autochargeuse a ensuite été utilisée pour tout ramasser. « Le but est d’avoir toujours plus de matière pour alimenter la méthanisation afin de gagner en sécurité. Il faut gérer les stocks comme pour un élevage de bovins. » Frédéric Page insiste sur la nécessité de bien se former avant de démarrer ce type de projet. « Il faut aller aux portes ouvertes, échanger avec des agriculteurs méthaniseurs qui ont de l’expérience, rencontrer les conseillers de la Chambre d’agriculture, de l’association Aile ou des membres de l’association des agriculteurs méthaniseurs de France. » 

Une désileuse automotrice plutôt qu’un télescopique

Les associés du Gaec de l’union ont investi dans une désileuse automotrice d’occasion plutôt que dans un télescopique pour alimenter le méthaniseur. « Elle charge, pèse, broie, mélange et transporte les différents éléments qui composent la ration du digesteur. Nous allons la modifier et rajouter des couteaux pour qu’elle broie plus la matière lui permettant ainsi de se dégrader plus vite et donc d’accélérer le processus de méthanisation. » Le gain de temps est aussi un avantage comparé au télescopique puisque la vitesse de chargement est de 3 tonnes par minute avec l’automotrice. La ration sera faite tous les 2 à 3 jours et incorporée dans une fosse de préparation.


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