Des volumes conséquents en pomme de terre

Les rendements ont été très bons l’année dernière, produisant des volumes conséquents difficiles à gérer.

« L’hiver froid et sec a permis des plantations précoces : 82 % des surfaces étaient plantées au 20 avril », introduit Ewen Thomas, responsable technique et qualité chez Germicopa, lors d’une journée d’information, à la Roche-Maurice (29). Les levées lentes mais de qualité ont bénéficié de peu de précipitations. Un climat chaud et sec de mi-mai à la fin juin, suivi par une humidité importante, a favorisé le grossissement des tubercules. « À la récolte, la matière sèche est élevée, signe d’une bonne maturité », observe le responsable, cette matière sèche atteignant 18,4 % en moyenne.

Peu de pression maladie

La présence moyenne des pucerons, comme celle des taupins, dont « les remontées tardives n’ont été observées qu’au mois de septembre », rassurent. Le mildiou n’a été observé qu’à la mi-juillet, les attaques de jambe noire peu fréquentes. En revanche, la récolte humide a laissé apparaître des attaques de rhizoctones, de gale commune et de pythium.

Des rendements records

Ces bonnes conditions de culture ont fortement impacté les volumes récoltés. Si les prévisions tablaient sur des rendements de 28 t à l’hectare, les pommes de terre de la campagne dernière ont donné 31 % de plus sur la Bretagne, soit « 13 000 tonnes au total, ce qui est très délicat à gérer. Si les cultures du nord de la France restent dans des rendements moyens de 27,7 t/ha, soit dans des volumes semblables à l’année précédente, la Bretagne a récolté 33,8 tonnes, contre 25,8 t/ha en 2016 », chiffre Joseph Lallouet, directeur de la production chez Germicopa.

Si la campagne bat toujours son plein sur le marché, avec 30 000 t expédiées sur un objectif de 71 000 t, des retards sont constatés par l’équipe, qui cite en exemple le marché du jardin. « Il y a 800 t de retard sur les livraisons. Nous avions prévu l’effritement de ce marché, cela se confirme. Les expéditions portugaises accusent 450 t de retard, lié aux conditions climatiques ». L’Algérie reste une destination phare, avec 4 000 t livrées et l’Égypte continue à se développer.

Le risque d’invendus est donc relativement élevé, face à ces volumes abondants. De plus, les traitements à base d’imazalil ou de thiabenazole interdisent la consommation humaine ou animale des tubercules. « Tout ne pourra pas passer dans la méthanisation », explique Joseph Lallouet. Sur les prix cultures, « il est encore trop prématuré de donner un chiffre », estime le responsable. Une baisse semble toutefois s’amorcer du fait des volumes produits conséquents.

Pour Florimond Desprez, directeur, « l’objectif est de passer rapidement à 80 000 t, en développant les variétés comme Daisy, Amandine, et les nouvelles variétés comme Amany, Kelly ou Edony. La France reste le marché principal, et nous espérons une croissance en Égypte du fait de bonnes relations, ainsi qu’en Espagne, en Belgique et en Allemagne. La demande reste stable, mais des contextes locaux sont parfois compliqués. C’est le cas dans le sud de l’Europe, partie la plus déprimée, où la campagne de consommation est mauvaise ».

La fin de campagne sera décisive

La fin de campagne en France sera alors décisive. Du côté des variétés, Spunta caracole toujours en tête. « C’est une variété demandée, que nous sommes obligés de proposer pour accéder au marché et pour développer des variétés du domaine privé ». De nouvelles variétés font leur apparition, comme Capucine, chair jaune foncée, Delila, chaire jaune à peau rouge, ou Gaiane, chaire violette testée pour la fabrication de chips.


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