Projet déposé, projet contesté

Les projets de construction ou de développement des élevages sont souvent contestés. Le manque d’anticipation des éleveurs peut être à l’origine des conflits.

Un centre de transit de 4 000 bovins en Saone-et-Loire, une étable de 1 000 vaches dans la Somme, une maternité collective de 1 000 truies au Poiroux en Vendée ou à Trébrivan, dans les Côtes d’Armor. Tous ces projets suscitent des oppositions locales, voire nationales, liées à leur gigantisme réel ou supposé.

[caption id=”attachment_30403″ align=”alignright” width=”174″]Marie-Laurence-Grannec Marie-Laurence Grannec[/caption]

Plus étonnant, les petits projets d’élevage sont parfois tout aussi controversés. « Les inquiétudes de la population sont exacerbées dans certains territoires. Notamment dans ceux où il y a peu de densité d’élevages », indique Marie-Laurence Grannec, de la Chambre d’agriculture, intervenante à une journée organisée par le Cerib (industrie du béton). La méconnaissance du sujet suscite la méfiance de la population. Le niveau d’inquiétude diffère selon les filières.

« La production porcine est plus anxiogène. Des projets alternatifs de production de porcs bio, par exemple, peuvent être décrits comme industriels. Mais, désormais, toutes les filières sont touchées ». Elle s’appuie sur une enquête réalisée sur 16 projets ayant entraîné 12 conflits, dans trois régions françaises (Bretagne, Pays de la Loire et Auvergne). En production porcine, ce sont les nuisances directes (odeurs, camions) et, plus généralement, la dégradation de l’environnement, qui suscitent la crainte. Le manque de bien-être animal est souvent reproché.

Les mêmes craintes affectent les projets avicoles, à un degré moindre. En production bovine, les nuisances sont moins anxiogènes. L’opposition dépend plus de la nature du projet (taille de la structure). Les rivalités pour l’accès au foncier semblent plus souvent à l’origine des conflits.

Arguments

Le porteur de projet doit anticiper, être à l’écoute, entendre les critiques et y répondre. « Plus les inquiétudes des riverains sont fortes, plus l’éleveur doit être à même de rassurer. Les raisons de se méfier peuvent disparaître. La confiance peut s’installer ». Avec des arguments adaptés. L’essentiel étant de ne pas laisser tribune libre aux opposants. Tous les éleveurs n’ont pas la même capacité à communiquer. Les partenaires du projet ont aussi un rôle de sensibilisation. Des formations au dialogue et à la communication peuvent aider, pas seulement au moment de la présentation du projet mais bien en amont, dès l’installation et tout au long de la carrière.


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