Des pistes d’économies dans les bâtiments

Concernant l’électricité, la consommation en eau, la gestion des effluents, des économies sont possibles dans les bâtiments laitiers. Tour d’horizon avec Pierrick Éouzan, chargé d’études bâtiment à la Chambre d’agriculture. En élevage laitier, le bloc traite est le premier poste de consommation d’électricité, avec en moyenne 85 % sur un total de l’ordre de 400 à 500 kWh/vache/an. Et dans la plupart des exploitations laitières, les trois quarts des consommations se concentrent sur deux postes : le refroidissement du lait et la production d’eau chaude pour le nettoyage des équipements. Récupérer les eaux pluviales ? « Des solutions existent pour réduire la facture énergétique tels que les pré-refroidisseurs de lait, les récupérateurs de chaleur et les tanks à lait économes en énergie », souligne Pierrick Éouzan, chargé d’études bâtiment à la Chambre d’agriculture de Bretagne. Il précise : « Les chauffe-eau solaires sont aussi intéressants pour la production d’eau chaude. » Cependant, la base est de positionner les moteurs de tank à l'extérieur de la laiterie. S’agissant du raclage, « les systèmes à cordes ou à chaînes sont plus économiques en énergie que les systèmes hydrauliques. » L’économie d’eau est aussi une attente des éleveurs aujourd’hui. La récupération des eaux pluviales peut être intéressante du fait des surfaces couvrantes importantes des bâtiments « mais ce type de projet doit être chiffré et bien approfondi avant de s'engager car le coût n'est pas négligeable quand on prend tous les travaux en compte et les contraintes présentes sur l'exploitation : accès existant, problème de niveaux, emplacement de la cuve de récupération. » On peut imaginer des réserves enterrées, protégés de la lumière et des fortes variations de température, avec de la filtration. « Un traitement est indispensable en cas d’utilisation pour l’abreuvement des bovins. » Des mesures simples peuvent aussi permettre de limiter la consommation d’eau telles que le mouillage des sols et des murs avant la traite, le raclage des bouses avant nettoyage à l'eau, le recyclage des eaux blanches pour le lavage des sols, le nettoyage une fois par jour – plutôt que deux – du parc d’attente. Concernant les projets neufs, « le positionnement du bloc de traite avec une sortie directe sur les aires d'exercice ou l'utilisation des aires d'exercice en parc d'attente permet de réduire les surfaces à nettoyer limitant le volume d'eau à utiliser et ainsi à stocker. Les coûts annuels d'épandage sont abaissés. » Le traitement des effluents peu chargés (eaux blanches, vertes et jus d’écoulement de fumière découverte) par des systèmes agrées (filtres à sable plantés de roseaux, lagunage ou épandage par asperseur sur prairies) est une autre option d’économies. Bon empierrement des accès « Le durcisseur de béton sur le quai de traite peut aussi être un bon investissement pour améliorer la longévité des matériaux. » Aujourd’hui, « les bâtiments s’ouvrent aussi davantage pour bien ventiler, ce qui réduit le béton. » Et « un bon accès, avec une légère pente, réalisé par un empierrement avec trois couches de granulométrie de plus en plus fine peut suffire pour éviter du béton ou de l’enrobé. Autre avantage : le ruissellement des eaux pluviales est réduit. »

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