L’herbe n’a pas manqué

Les craintes d’une mauvaise année herbagère ne se sont pas vérifiées. La pousse d’arrière-saison a permis de compenser l’été sec qui avait généré quelques inquiétudes sur le rendement des prairies. « On a jamais eu une année comme cela, depuis 15 ans que l’on est ici », commence Philippe Cloarec, éleveur laitier avec sa compagne Claudette, à Hanvec, dans les Monts d’Arrée (29). Le mois de septembre a été humide, plus de 120 mm, représentant le double de précipitations par rapport à l’année précédente. « Ainsi l’herbe dans les prairies n’a pas manqué. Par contre, la pousse a tendance aujourd'hui à diminuer avec le raccourcissement des journées. Mais la qualité demeure, je n’ai pas observé de rouille », complète l’éleveur. La pluie qu’il fallait, quand il fallait Les vaches laitières entament leur huitième tour de pâturage et l’intervalle entre deux tours est d’une trentaine de jours environ. Les 45 vaches laitières sont toujours au pâturage jour et nuit. Elles reçoivent après la traite quotidienne environ 1 kg MS de foin. La production laitière se maintient à 13 L par vache pour un TB de 53 et un TP de 38. La salle de traite sera fermée dans 2 mois et demi, comme les années précédentes. À deux mois de la fin de l’année, c’est l’heure de dresser un premier bilan de 2017. « Après un printemps sec qui nous a permis de faire pâturer toute la surface y compris les prairies humides, nous avons commencé à avoir peur de manquer d’herbe, mais la pluie est arrivée. Et il a plu quand il fallait et ce qu’il fallait. Nous n’avons pas subi de creux dans la pousse de l’herbe, en particulier cet été, ainsi les vaches n’ont pas baissé en production. » Philippe et Claudette se préparent à faire des échographies aux vaches. Cette année, peu de vaches ont été inséminées (2 ou 3). Le taureau a été introduit rapidement dans le troupeau pour essayer de grouper les vêlages qui auront lieu entre fin février et fin avril, afin de profiter de la pousse de l’herbe printanière. « Nous pouvons nous féliciter de l’état des vaches cette année. Par contre, l’élevage des veaux a été plus compliqué : diarrhées très liquides qui ont révélé, à l’analyse des bouses, de la coccidiose », indique l’éleveur. Prendre du recul pour avancer L’installation du couple s’est faite hors cadre familial : « On a pu faire ce qu’on avait envie de faire, car on n’avait pas le poids de l’héritage familial ». La recherche d’autonomie et d’économies a toujours guidé leurs façons de faire ; et si elle est atteinte aujourd'hui, c’est en partie dû à la participation à différents groupes d’échanges, de discussion entre éleveurs, à la participation à des formations et à la recherche d’informations glanées sur internet. C’est aussi pour ces agriculteurs une manière de remettre en cause leurs pratiques et de prendre du recul pour avancer. Les prochaines rencontres des Civam qui auront lieu à Logonna-Daoulas, le 15 novembre, sur la cohabitation des modèles de production sera également un moyen de poursuivre la réflexion. Civam 29 : 02 98 81 43 94

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