De gauche à droite : Gilles Simonneaux, Maxime de Rostolan et Nicolas Hulot, lors de la visite de la ferme « Les Petits Chapelais ». - Illustration Nicolas Hulot en visite sur une ferme bio
De gauche à droite : Gilles Simonneaux, Maxime de Rostolan et Nicolas Hulot, lors de la visite de la ferme « Les Petits Chapelais ».

Nicolas Hulot en visite sur une ferme bio

Un système durable, respectueux de la nature et qui crée de l’emploi. C’est ce qu’a souhaité mettre en avant Nicolas Hulot en visitant la ferme « Les Petits Chapelais » à Chavagne mardi dernier.

La venue de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, sur la ferme « Les Petits Chapelais » à Chavagne mardi 29 août visait à mettre en lumière « une exploitation qui fonctionne. Il en existe partout sur nos territoires, dans une diversité de systèmes. Des paysans y combinent intelligences de l’homme et de la nature, obtenant des rendements et des revenus », a-t-il souligné.

Du lait, de la farine, du pain, des légumes…

Quand Gilles Simonneaux a repris la ferme familiale des Petits Chapelais il y a une vingtaine d’années, il a aussitôt fait le choix du bio, « par conviction ». A côté du lait essentiellement produit à l’herbe, le producteur a par la suite décidé de cultiver des céréales à destination humaine. Un moulin, puis la fabrication de pain ont suivi. C’est en 2013 que Sylvie Thiel a rejoint l’exploitation avec une activité de maraîchage. « Une diversification qui a permis d’augmenter l’emploi et la productivité sur la ferme et qui nous permet de mieux résister aux aléas climatiques et d’élargir les rotations », explique Gilles Simonneaux. Sur la ferme d’une centaine d’hectares, le lait est produit par 90 vaches. « Nous avons implanté des mélanges prairiaux, et cela fait 20 ans que nous cultivons de la luzerne. » Le lait est vendu en circuits longs et dans des petits ateliers de transformation.

Panneaux photovoltaïques

Des cochons (environ 30 par an) valorisent les co-produits de la ferme issus du maraîchage, le son, le lactosérum. « Nous n’achetons pas d’aliment. » Les effluents sont valorisés sur l’exploitation, le fumier sert aux cultures maraîchères notamment. « Et 200 t de fumier bio sont vendus tous les ans à des maraîchers bio. » Par ailleurs, la ferme est autonome en énergie : les 12 000 L de gasoil consommés par les tracteurs et les autres dépenses énergétiques sont compensés par la production d’électricité des panneaux photovoltaïques.

Les différents produits sont commercialisés en vente directe dans le magasin installé sur la ferme, en Amap ou dans le cadre du GIE Manger bio 35 dans lequel des producteurs bio se sont regroupés pour proposer une offre diversifiée vers la restauration collective. Aujourd’hui, la ferme « Les Petits Chapelais » compte 4 associés et 7 salariés. « Notre modèle est reproductible. Il permet de donner plus de sens à notre métier. » Plus que les aides, les producteurs demandent une juste valorisation des produits. « Il faudrait aussi inverser la fiscalité sur l’énergie, beaucoup moins coûteuse que sur les salariés… », exprime Gilles Simonneaux.

« Fermes d’Avenir Tour » à Rennes

Nicolas Hulot a aussi visité le village « Fermes d’Avenir Tour » qui fait escale à Rennes. Pendant trois mois, plus de 270 fermes sont mises en avant lors de cet événement convivial, 100 conférenciers y participent. « L’association Fermes d’Avenir a été lancée en 2013 autour de la création de la microferme expérimentale de la Bourdaisière (37). Nous y avons démontré qu’on peut produire beaucoup sur de petites surfaces en trouvant des alternatives au chimique, en respectant la terre et les hommes. Aujourd’hui, le réseau regroupe plus de 50 fermes », souligne Maxime de Rostolan, le fondateur. Une plate-forme de financement participatif est liée à l’association. 

« La demande est là »

« Le contexte social, culturel et économique actuel est favorable au changement en profondeur du modèle agricole. La demande en produits durables, respectueux de la nature et qui créent de l’emploi est supérieure à l’offre », a affirmé Nicolas Hulot. « De son côté, le monde agricole est en souffrance économique et psychique. Aujourd’hui, nous devons changer profondément mais progressivement, en n’opposant pas mais en additionnant les différents modèles français. Regardons ce qui fonctionne, ce qu’on peut améliorer à tous les niveaux : État, collectivités, intermédiaires… L’agriculture peut aussi être une solution dans la transition énergétique. »


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