Les demi-journées (binage de flageolets ou récolte des pommes de terre) sont aussi l'occasion d'un pique-nique convivial en bordure de la Claie. Les pommes de terre sont vendues lors de journées Emmaüs ou CCFD (Comité contre la faim et pour le développement). - Illustration Des pommes de terre pour le Burkina
Les demi-journées (binage de flageolets ou récolte des pommes de terre) sont aussi l'occasion d'un pique-nique convivial en bordure de la Claie. Les pommes de terre sont vendues lors de journées Emmaüs ou CCFD (Comité contre la faim et pour le développement).

Des pommes de terre pour le Burkina

Une association morbihannaise bine, chaque année, 5 hectares de flageolets bio. En échange, l’agriculteur lui offre 15 tonnes de pomme de terre qu’elle revend au profit d’une région du Burkina Faso.

Huit demi-journées par saison. C’est le temps que les adhérents de l’association Solidarité Rurale Burkina Morbihan consacrent au binage d’une parcelle de flageolets dans une ferme de Bohal, près de Ploërmel (56). « Chacun travaille en fonction de ses moyens et de ses disponibilités », précise Gilles Cancouët, membre de l’association qui compte 45 adhérents, pour la plupart retraités. Chaque été, Fabien Cancouët, agriculteur bio, confie sa parcelle de haricots aux bons soins des volontaires. La garantie de disposer d’une parcelle propre, débarrassée des morelles, chénopodes et autres matricaires a un prix : quelques tonnes de pomme de terre. Revendues à un euro du kilo, elles constituent un pécule pour l’association qui le consacre à des actions de développement de la Tapoa, une région du Burkina Faso, à la frontière du Niger et du Bénin.

[caption id=”attachment_29075″ align=”aligncenter” width=”720″]Un groupe d'adhérents  en visite au Burkina Faso, conduit par Joseph Diguet, président de l'association. Un groupe d’adhérents
en visite au Burkina Faso, conduit par Joseph Diguet, président de l’association.[/caption]

Développer le maraîchage

Au début des années 2000, l’association a formé des artisans africains au métier de forgeron, en France. « L’objectif était de fabriquer des charrettes, mises à disposition de groupes d’une dizaine de paysans burkinabés. Aujourd’hui, 350 charrettes de ce type, tirées par des ânes, circulent dans la Tapoa », se réjouit Gilles Cancouët. L’activité perdure mais vogue de ses propres ailes, sans soutien financier. Depuis quelques années, Solidarité Rurale contribue à l’aménagement de gabions en fond de vallée pour ralentir et stocker l’eau à la fin de la saison des pluies.

« En amont de ces retenues, la nappe phréatique remonte. En parallèle, nous finançons la construction de puits bétonnés. L’eau stockée sert aux besoins de la population et des animaux. Elle devait aussi permettre le développement d’une production maraîchère, en début de saison sèche, dans des jardins familiaux ». Les responsables de l’association font preuve d’humilité. « Nous avons constaté, lors de notre dernier voyage, en 2015, que la production de légumes ne s’est pas développée et qu’il n’y a pas de jardins familiaux, comme nous l’avions imaginé. Ce n’est sans doute pas une priorité pour eux, qui produisent traditionnellement du sorgho et du mil pendant la saison des pluies ».

[caption id=”attachment_29073″ align=”aligncenter” width=”720″]Un gabion, pour ralentir et stocker de l'eau de pluie. Un gabion, pour ralentir et stocker de l’eau de pluie.[/caption]

Face à ce constat, l’association a décidé de recentrer son activité sur les sites les plus anciens et de mettre en parenthèse le développement de nouveaux programmes d’aménagement de gabions. Avec une association de producteurs locaux et l’animatrice burkinabée, présente sur place, elle va concentrer ses efforts sur des parcelles témoins de 2 000 m2. Elle fournira du petit matériel et des semences et financera la prestation d’un technicien local pour encourager la production de légumes.

[caption id=”attachment_29074″ align=”aligncenter” width=”720″]Clôture confectionnée avec de la ficelle (round-balleur) Clôture confectionnée avec de la ficelle (round-balleur)[/caption]

Confitures de mangues

Solidarité Rurale vend également des confitures au profit des producteurs burkinabés. « Un centre d’accueil d’handicapés orphelins organise, au Burkina, une collecte de mangues non consommées (défauts sur les fruits, problèmes de transport ou de stockage…), les dénoyaute et les coupe en lamelles avant de les faire sécher. Ces produits sont exportés à l’Esat de Carentoir, dans le Morbihan, pour y être transformés en compotes et confitures, que nous vendons sur les marchés ».

L’association souhaiterait embaucher un jeune Français dans le cadre d’un service civique de quelques mois pour coordonner ses actions au Burkina mais la situation politique ne le permet pas, pour le moment (raisons sécuritaires). Elle pourrait accueillir de jeunes africains en Bretagne, dans le cadre de stages. En attendant, elle lance une nouvelle activité : la collecte de vêtements au profit de réfugiés. « Nous collectons dans la campagne alentour, trions et chargeons, à Ploërmel, des véhicules à destination de Calais ou Grande-Synthe ». Une manière aussi de faire vivre l’association dans les mois d’hiver….


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