mais-desherbage-3f - Illustration Adapter le désherbage du maïs à la flore et intervenir tôt

Adapter le désherbage du maïs à la flore et intervenir tôt

La stratégie de désherbage doit être adaptée au type de flore attendue sur la parcelle, mais aussi aux conditions climatiques de la campagne. Quelle que soit la stratégie retenue, ce sont les interventions précoces sur adventices non levées ou à des stades très jeunes qui permettront d’obtenir les meilleurs résultats.

Dans un objectif de gestion durable du désherbage et de prévention des résistances aux herbicides, on veillera à diversifier et alterner les modes d’actions des produits utilisés. Cette règle est valable à l’échelle annuelle sur les programmes mis en œuvre sur maïs, ainsi qu’à l’échelle de la rotation des cultures sur une parcelle donnée. Sur maïs, des possibilités existent en combinant les produits à action racinaire et les produits foliaires issus de différentes familles chimiques. Les matières actives de la famille des chloro-acétamides (S-métolachlore, diméthénamid) ont un mode d’action différent de la plupart des autres herbicides, ce qui présente un intérêt dans la prévention des résistances. Les programmes n’utilisant que des herbicides inhibiteurs d’ALS (nicosulfuron, tritosulfuron, prosulfuron…), mode d’action parmi les plus exposés au phénomène de résistances, sont à proscrire.

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La prélevée est la meilleure solution sur graminées ou véroniques

En présence de graminées et/ou de véroniques, les stratégies de désherbage maïs utilisant des produits à mode d’action racinaire, en prélevée ou en post-levée très précoce, sont celles qui permettent d’obtenir les meilleurs résultats. Dans le contexte régional, les essais montrent qu’une dose modulée de ces produits suivie d’un rattrapage en post-levée, permet d’obtenir un désherbage satisfaisant, pour un coût qui reste maîtrisé. Le rattrapage est très souvent nécessaire en raison du spectre limité de ces produits (insuffisants sur renouées liseron, mercuriale et fumeterre notamment).

Post-levée précoce : un créneau étroit

Cette stratégie associe des produits agissant selon plusieurs modes d’action : racinaire et foliaire. Par rapport à la prélevée, ces programmes apportent de la persistance d’action et un spectre d’efficacité plus large. Pour obtenir de bons résultats, il est impératif d’intervenir tôt, à 2-3 feuilles du maïs, sur des adventices non levées ou au stade plantule (2 feuilles maxi), avec une bonne hygrométrie et un sol qui reste humide après le traitement. L’investissement est relativement élevé pour ce type de programme, qui peut se suffire à lui-même quand les conditions sont favorables.

Des résultats réguliers en double post-levée

La stratégie de double post-levée est adaptée à la plupart des flores. Hors pression forte de graminées ou de véronique, ce programme donne régulièrement de bons résultats, dans la mesure où le premier passage est réalisé suffisamment tôt, avant 3-4 feuilles des adventices. En présence de dicotylédones difficiles, notamment renouées, mercuriale, fumeterre, véronique… le programme de base doit être complété par un herbicide anti-dicotylédones de complément : bromoxynil (Emblem, Cadeli…), Biathlon, Peak, Onyx…

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S’adapter aux conditions climatiques de la campagne

Le choix d’une stratégie « a priori » sera à adapter aux conditions de l’année. Ainsi, la réussite de la pré-levée ou de la post-levée très précoce associant modes d’action racinaires et foliaires, est conditionnée par une bonne humidité du sol au moment de l’application. Il faudra renoncer à ces interventions si le sol est trop sec à la période où elles doivent être réalisées et opter alors pour l’application de produits foliaires en post-levée du maïs.

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Quel que soit le stade du premier passage, un rattrapage de post-levée peut être réalisé soit par désherbage chimique, soit par binage(s). Les stratégies « combinées », associant intervention chimique et binage(s) procurent des niveaux d’efficacité et de sélectivité proches des stratégies « tout chimique » dans la mesure où les facteurs de réussite du binage sont réunis.

Michel Moquet – Dominique Millet, Arvalis-Institut du Végétal


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