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Redonner envie de manger de la viande

Flexitariens, végétariens, végétaliens, vegans , tous remettent en cause la consommation de viande pour des raisons de santé, d’environnement ou de bien-être animal. Un impératif aujourd’hui : comprendre les attentes des consommateurs pour leur redonner l’envie de manger de la viande.

Bien-être pour la volaille et le porc allemands (Tierwohl), démarche Foqus planet chez Friesland Campina pour faire pâturer les vaches, 10 % de truies en maternité libres en 2020 au Danemark, autant de démarches anecdotiques ? Aucunement. Les labels « bien-être animal » se multiplient en Europe du Nord, portés par des associations de protection des animaux mais aussi par la distribution, les industries et filières alimentaires, les gouvernements.

Prendre un avantage

Il s’agit, non seulement, de répondre aux attentes sociétales, mais aussi de prendre un avantage concurrentiel en « verrouillant » son marché intérieur et en imposant les mêmes contraintes aux autres États de L’Union européenne. En France, les filières observent et s’interrogent : y aller ou pas ?

Depuis 50 ans, les agriculteurs ne cessent de s’adapter aux demandes de la société : autosuffisance à bas prix, sécurité sanitaire, qualités nutritionnelles, goût, environnement. De gré ou de force, les agriculteurs s’adaptent aux nouvelles réglementations.
Aujourd’hui, les consommateurs se soucient de préserver la planète tout entière. C’est à ce titre qu’ont émergé les premières attaques contre la consommation de viande. Le bien-être animal a suivi.

Les citadins ont mauvaise conscience. Manger des animaux ne deviendrait tolérable que si ceux-ci ont mené une « belle » vie. Oui mais voilà où le bât blesse : c’est quoi une belle vie pour un animal ? Les cochons sont-ils moins bien traités qu’un Parisien dans le métro aux heures de pointe ? La question devient philosophique. Communiquer sur les pratiques actuelles de l’agriculture ne suffit plus. Les citadins ont compris que la ferme d’aujourd’hui ne ressemble plus à celle de “Martine”, mais ils exigent qu’elle intègre les besoins et comportements naturels des animaux. Ils réclament plus de place par animal, plus de grand air, moins de contention et de pratiques douloureuses, mais aussi moins d’antibiotiques, de chimie, d’OGM…

S’agit-il d’une préoccupation de « bobos », d’Européens fortunés ? L’Europe du Nord trace la route mais la question de la condition animale émerge aussi dans le mouvement italien Slow Food. Les consommateurs feront-ils volte-face lorsque l’alimentation sera devenue trop chère ? Pas impossible, mais les filières d’Europe du Nord pensent plutôt que « les personnes ne pouvant s’offrir les produits auxquels elles aspirent tendent à en réduire la consommation ». Prouver aux citoyens que consommer de la viande n’est pas immoral pour qu’ils ne s’en détournent pas, tel est aujourd’hui l’enjeu.

Anne Bras / Cerfrance Finistère


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