Salade de maïs au menu des laitières

L’alimentation d’un troupeau du Gaec Jaouen, à Plougoulm (29), peut se faire de manière variée, notamment en récupérant des matières issues des cultures légumières. C’est le cas dans un élevage situé en pays léonard. À l’entrée de l’élevage de Patrice et Jean-Denis Jaouen, producteurs de lait et de légumes installés sur Plougoulm (29), un petit silo proche de celui de maïs contient des feuilles vertes. Ici, pas d’affouragement en vert, ni de stockage d’ensilage d’herbe laissé à l’air libre. Il s’agit de déchets de salade, récupérés sur Saint-Pol-de-Léon (29). « Depuis toujours, mon père a donné des déchets issus de cultures légumières aux vaches. Après l’arrêt de la production de légumes sur l’exploitation en 1978, il a essayé de produire un maximum de lait avec un minimum de surface », confie Patrice Jaouen. La tradition se perpétue toujours, car les vaches sont encore nourries avec des feuilles de salade ou de chou-fleur. Des trognons épandus sur pâture À l’origine, le père de Patrice et Jean-Denis Jaouen « épandait sur pâture des trognons et des feuilles de chou-fleur. Les vaches les mangeaient directement au champ. C’était une façon simple de conserver ce fourrage qui ne chauffait pas, contrairement à un stockage en tas ». Le producteur se souvient aussi de « feuilles d’artichauts récupérées, après qu’une entreprise locale en ait conservé le fond ». D’autres légumes ont aussi été distribués, comme des lots de tomates refusés, ou encore des racines d’endives. Un jour sur deux, les producteurs prennent la route vers la société Florette, spécialisée dans le conditionnement de salades fraîches. « Nous chargeons ainsi environ 5 tonnes par voyage. Le pic de collecte se situe au moment des fêtes de fin d’année », une aubaine pour l’élevage Jaouen, la période hivernale étant synonyme pour beaucoup de pénurie de matières fourragères fraîches. Plus d’ingestion avec la salade La distribution de la ration a lieu 2 fois par jour. Elle se réalise avec une remorque distributrice, dans laquelle Patrice Jaouen charge « 4 godets de salade, puis le maïs. Affichant des taux de matière sèche de 6 à 7 %, la salade se mélange très bien avec le maïs. Cette verdure distribuée toute l’année nous permet de nous passer d’hépato-protecteur. Mais le gros avantage vient de la quantité de maïs ingérée par les animaux, qui est augmentée de 2 à 3 kg de matière sèche par vache et par jour ». Pour les producteurs, les feuilles de salade « se conservent mieux l’hiver, avec des températures extérieures plus basses. Il faut de la rigueur dans la gestion de ce stock ». Ainsi et à la manière d’un responsable de rayon légumes frais de supermarché, les feuilles fraîches sont déposées au fond du silo, pour obtenir une bonne conservation. Pour les génisses, le menu se compose de feuilles de choux, complétées de maïs et de foin à volonté. « Un expéditeur proche achète des choux- fleurs qu’il transforme en fleurette ou en tête de moine (tête avec les feuilles coupées sur la périphérie). Nous allons chercher 3 remorques de marchandise par semaine, soit 20 tonnes, sur une période de fin novembre à début mai ». Bousculade à la cantine La réaction du troupeau ne se fait pas attendre quand l’heure du repas a sonné. « Les vaches sautent sur la ration. Elles raffolent de ce dessert, tout en sachant qu’elles trient un peu, notamment la roquette qui est plus poivrée ». Le cheptel, composé de 70 vaches laitières, est quelque peu à l’étroit dans un bâtiment disposant de 36 places à l’auge. « Le robot est saturé, les jeunes vaches peuvent quelquefois pâtir de ce manque de place », avoue Patrice Jaouen. Toutefois, le niveau d’étable s’établit à 10 000 kg en moyenne. Aimant stomacal obligatoire Il convient d’être très vigilant vis-à-vis de l’introduction de déchets de chou-fleur dans l’alimentation des animaux. « Dès le sevrage, nous faisons avaler des aimants à toutes les génisses, systématiquement. Nous avons déjà perdu une vache qui, lors de l’autopsie, avait une panse qui contenait énormément d’agrafes de cageot ou encore diverses pièces métalliques ». Une sage précaution dorénavant prise par les éleveurs.

Salade de maïs au menu des laitières

Un maximum de pâturage pour un minimum de dépenses

Podcast: Il ramène le système néo-zélandais dans sa ferme morbihannaise

Témoignage d’éleveurs : « Épanouis dans notre métier »

Charge de travail : « Deux vrais week-ends par mois »

Bœuf émissaire

Une accalmie « entre deux tempêtes » ?

Peut vous intéresser

Podcast: Il ramène le système néo-zélandais dans sa ferme morbihannaise

Dans les bâtiments nos vaches ont trop chaud

Profiter des sols humides pour gérer les ray-grass précocement

Machines agricoles et horticoles d’occasions comme neuves, à moindre coût

Un maximum de pâturage pour un minimum de dépenses