Le maïs épi affiche une valeur alimentaire de 1,08 UFL/kg de MS, avec un PDIN de 61 - Illustration Maïs fourrage : qualité malgré une météo capricieuse
Le maïs épi affiche une valeur alimentaire de 1,08 UFL/kg de MS, avec un PDIN de 61.

Maïs fourrage : qualité malgré une météo capricieuse

Les récoltes de maïs fourrage se terminent. Les conditions climatiques ont permis de récolter dans de bonnes conditions avec 10 à 15 jours d’avance par rapport à 2015. Les rendements sont très hétérogènes sur la Bretagne : bons sur les Côtes d’Armor et le Finistère, très variables sur le Morbihan et l’Ille-et-Vilaine. Voici deux témoignages d’agriculteurs expliquant ces disparités.

« Dans la conduite de mon exploitation, mon objectif est de pouvoir me préserver du temps pour la famille et activités extérieures », précise Jean-Luc Enez, de l’EARL des Peupliers à Pleyber-Christ. C’est pourquoi, je recherche des solutions simples et efficaces.

Efficacité et simplicité

[caption id=”attachment_23067″ align=”aligncenter” width=”595″]Jean-Luc Enez, de l’EARL des Peupliers à Pleyber-Christ (à gauche), échange avec Jean-Paul Kergoat, son technicien cultures sur la qualité de l’ensilage fraîchement récolté, idéal pour les broutards. Jean-Luc Enez, de l’EARL des Peupliers à Pleyber-Christ (à gauche), échange avec Jean-Paul Kergoat, son technicien cultures sur la qualité de l’ensilage fraîchement récolté, idéal pour les broutards.[/caption]

Cette année, comme les années précédentes, l’exploitation affiche 15 t de matière sèche en moyenne. « La performance a un prix », assure l’éleveur. Depuis 20 ans, le maïs est semé vers le 20-25 avril, car l’exploitation est constituée de parcelles sur schiste ayant peu de réserve hydrique. Les couverts végétaux (Couversol Structure) sont détruits en février. Le fumier de bovin est étalé fin février. Le lisier de canard est épandu avec enfouisseur par une ETA pour éviter la volatilisation de l’azote. Il n’utilise pas d’engrais starter.

Avant d’attaquer les semis, l’agriculteur est sensible à la qualité du lit de semence, à la température du sol à 10 degrés et au bon ressuyage du sol. Avec son technicien cultures, Jean-Paul Kergoat, il choisit des variétés d’indice 240 à 280 en fonction de l’exposition et du potentiel de chaque parcelle. « Le rendement, la vigueur de départ, la digestibilité (énergie fibre), la nouveauté sont dans l’ordre les critères de choix variétaux, » nous précise l’éleveur.

Assurer une récolte de qualité

Les variétés « énergie fibre » – à teneur moyenne en amidon avec une très bonne digestibilité des tiges et feuilles – conviennent très bien à l’éleveur. En effet, ce type d’hybride est très complémentaire de la betterave et de l’enrubannage pour les rations des vaches laitières. Ces variétés sont également idéales pour les 70 broutards nourris en plat unique. Elles permettent de fortes croissances : 1 400 g de gain moyen quotidien. La ration est distribuée avec un godet dessileur dans une auge haute en béton.

Au niveau désherbage, il utilise de l’Isard en prélevée pour contrôler la véronique et les graminées estivales. Après la visite des parcelles avec son technicien, il ajuste la dose de Mondine et de Biathlon pour le rattrapage au stade 4 – 5 feuilles. Cette association à large spectre permet de contrôler efficacement les renouées, rumex et les laiterons.
La date de récolte est raisonnée pour obtenir un taux de matière sèche de 33 à 35 %. Chez Jean-Luc Enez, rien n’est laissé au hasard. « Il faut être exigeant de la préparation du sol à l’auge pour assurer une récolte de qualité. »

Déficit hydrique important

[caption id=”attachment_23066″ align=”aligncenter” width=”527″]Malgré le déficit hydrique important sur Juillet-Août, Pascal Le Lan , de Ploeren dans le Morbihan (à gauche sur la photo en compagnie de Pierre Le Stang, son technicien Triskalia) a été soulagé par la qualité du maïs révélée par  les analyses. Malgré le déficit hydrique important sur Juillet-Août, Pascal Le Lan , de Ploeren dans le Morbihan (à gauche sur la photo en compagnie de Pierre Le Stang, son technicien Triskalia) a été soulagé par la qualité du maïs révélée par les analyses.[/caption]

Chez Pascal Le Lan à Ploeren dans le Morbihan, l’ensilage a été réalisé le 9 Septembre, 15 jours  plus tôt qu’en 2015. Avec 11 tonnes de matière sèche de rendement récolté, l’agriculteur a perdu 4 tonnes/hectare par rapport à la moyenne des années précédentes. « J’ai récolté un maïs desséché, avec des épis au stade pâteux, conséquence d’un déficit hydrique important sur juillet-août. »
Pierre Le Stang, technicien à Triskalia, confirme l’hétérogénéité sur son secteur : « Les rendements oscillent entre 9 à 15 tonnes de matière sèche en fonction des pluies d’orage tombées durant l’été. »

L’analyse de maïs réalisée réserve néanmoins une bonne surprise. Le taux de matière sèche de 40 % est conforme à l’objectif de l’éleveur. « Le taux d’amidon de 25 % explique la baisse de rendement, » précise Pascal Le Lan. Le remplissage de l’épi n’a pu se faire en raison du manque d’eau. 0,89 UFL par kilo, 20, 7 % de cellulose et les 71 % de DMo sont dans les normes et permettront une bonne ingestion. Le taux de protéines est légèrement inférieur à la normale.

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L’éleveur choisit ses variétés de maïs d’indice 280 à 300 en fonction du potentiel de rendement, mais aussi de leurs facultés à résister au stress hydrique assez fréquent dans ce secteur.
La luzerne, les betteraves et les prairies temporaires ont également souffert du manque d’eau, d’où les 4 coupes d’ensilage au lieu de 5 pour la luzerne. « Mon objectif principal, résume l’éleveur, est de produire des fourrages de qualité pour offrir aux vaches laitières et aux taurillons des rations riches et variées. Les aléas climatiques viennent parfois perturber ces objectifs, mais la diversité de l’assolement permet de compenser ». André Yvinec


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