“Avant ce bâtiment, la traite occupait un UTH”

Les associés du Gaec de Quatre Vaux, au Leslay, viennent d’inaugurer la nouvelle stabulation des laitières. Parmi les originalités : une double aire paillée avec aire d’exercice sur caillebotis et un local technique en sous-sol. Au Gaec le troupeau s’est élargi, au fil des arrivées associés. « Sylvain s’est installé en 2011 en rapportant 300 000 L de quota. Puis, en 2014, David nous a rejoints en ramenant également 300 000 L de lait à produire », explique Nicole Boscher, la 3e associée. Ces agrandissements ont été absorbés « en limitant les investissements » en attendant un bâtiment mieux dimensionné. « Pour accueillir plus de 100 laitières et la suite, il a fallu aménager une aire paillée dans un hangar à fourrage et monter deux bâtiments tunnel pour les génisses », détaille Sylvain Boscher. Si cela a fonctionné jusqu’à mai dernier, date de l’inauguration de la stabulation neuve, les conditions de travail n’étaient pas optimum. « Il fallait compter, à 2 trayeurs, deux heures et demie par traite dans une installation 2 x 5 postes. » Comme le troupeau était conduit en deux lots, les éleveurs perdaient du temps à faire circuler les animaux. « Nous avons fait le calcul : la traite réclamait 35 heures hebdomadaires de travail. Elle occupait tout simplement près d’un UTH. Nous n’en revenions pas », confie David Onillon. 115 vaches en aire paillée La construction de la stabulation est alors lancée sur un nouveau site de 50 ha accessibles aux vaches en production. Mise en service le 11 mai, l’enceinte abrite deux aires paillées de part et d’autre du couloir d’alimentation. 115 places au total. Cet hiver, le cheptel sera conduit en deux lots, « c’est plus facile à gérer avec autant de vaches sur litière accumulée ». Cela amènera à préparer deux rations équilibrées pour une production laitière de 33 kg pour les débuts de lactation et primipares et de 26 kg pour les fins de lactation. « Notre mélangeuse de 14 m3 est en sous-capacité et ne permet pas de nourrir 115 vaches en un seul passage, autant optimiser l’alimentation en fonction des performances. » La question des logettes est venue sur le tapis au moment de construire le projet avec Patrick Éouzan, de la Chambre d’agriculture. « Le choix a été économique : il aurait fallu investir 30 000 € de chaque côté en béton et tubulures pour les rangées de logettes dos à dos, faire la fumière tout de suite, prévoir des racleurs… Et puis, avec l’aire paillée, tout a toujours plutôt bien fonctionné chez nous. » Évolutif De toute manière, si le plan d’épandage limite l’élevage à 115 laitières, les associés ont prévu une certaine marge de manœuvre. David Onillon explique : « Demain, selon le contexte laitier et l’avenir de notre engraissement en porc, si nous installons des logettes, nous pouvons atteindre 145 places. Sans rien changer de plus, nous pouvons produire 300 000 L de lait supplémentaires dans cette stabulation pour 15 minutes de traite en plus. » Au total, l’investissement atteint 620 000 €. « Cela peut paraître cher ramené à la vache. Mais nous avons privilégié le bloc traite, la gestion des effluents avec une fosse caillebotis devant les cornadis et autour de la salle de traite et la ventilation avec des filets motorisés sur les longs pans. L’intérieur d’un bâtiment peut évoluer, une salle de traite ou une fosse plus difficilement… » Le parc d’attente et les aires d’exercice sont sur caillebotis donnant sur une fosse enterrée de 1 600 m3. « Si nous avions fait une fosse extérieure, nous aurions dû prévoir une capacité nettement supérieure à cause des précipitations. » Dans la nouvelle installation 2 x 16 postes, la centaine de laitières est passée en 45 minutes. « À deux, mais la traite qui exigeait près de 5 h de travail par jour a été réduite à 1 h 30 ».

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