Pour aller pâturer, les vaches font au maximum 1 km. - Illustration Priorité au pâturage avec 150 laitières
Pour aller pâturer, les vaches font au maximum 1 km.

Priorité au pâturage avec 150 laitières

Au Gaec Trimaran de Bain-de-Bretagne (35), les 150 vaches laitières paissent sur 65 ha groupés autour de l’exploitation. Le pâturage pèse 42 % de la ration annuelle.

Entre 1994 et 2008, les associés du Gaec Trimaran ont bénéficié d’échanges parcellaires pour constituer un espace groupé de pâturage autour du siège d’exploitation. « Nous sortons les vaches le plus tôt possible sur des sols portants ou des prairies destinées à être cassées. Nous avons deux saisons de vêlage, en sortie d’hiver et en sortie d’été, pour profiter au maximum de l’herbe », ont expliqué les producteurs lors d’une porte ouverte sur leur exploitation organisée par le Rad (Réseau agriculture durable) et l’Adage à destination des élèves du secteur agricole. Quatre étudiants de la licence Agriculture biologique conseil et développement du CFPPA du Rheu (35) ont collaboré à la mise en place de cet événement qui a permis à près de 80 jeunes (du bac au master) de découvrir le mode de fonctionnement de cette exploitation herbagère.

4,3 UTH ; SAU de 172 ha : 129 ha de prairies, 10 ha de mélange céréalier, 22 ha de maïs ensilage, 6 ha de pois de printemps et 5 ha d’orge ; 984 000 L produits ; 34 à 40 vaches allaitantes limousines, en vêlage à 36 mois.

Deux lots de vaches

Les 150 vaches laitières sont gérées en deux lots : les « début de lactation » et les autres. « Au printemps, tout paddock entamé doit être rasé. Les vaches du 1er lot broutent pendant 1 à 2 jours, celles du 2e lot rasent sur 1 à 2 jours également, puis les taries et génisses “épluchent”. Cela limite les refus, favorise une bonne repousse et donne de la lumière au trèfle », détaille Adrien Roulleaux, un des associés.

Des stocks limités

Au moment de la forte pousse de l’herbe (entre le 15 avril et le 30 juin), 15 ha sont débrayés pour la fauche. « C’est davantage pour gérer le pâturage que pour faire des stocks. » En 2014/15, les producteurs ont réalisé 80 t de foin, 79 t d’ensilage d’herbe, 44 t d’enrubannage d’herbe, pour 805 t de pâturage. Entre août et septembre, le colza fourrager pâturé au fil permet de mieux gérer la sécheresse.

Après trois déchaumages entre juillet et août, les semis des prairies sont réalisés début septembre, suivis d’1 à 2 roulages après le semis. Si les conditions météorologiques le permettent, certaines jeunes prairies peuvent être pâturées en automne. Recherchant de l’appétence et de la productivité, les éleveurs optent, sur les pâtures, pour un mélange de RGA (15 kg), de fétuque (5 kg) et de trèfle blanc (5 kg). Pour la fauche, les prairies sont implantées en luzerne/dactyle ou RGH/trèfle violet. Les parcelles d’herbe reçoivent 30 m3 de lisier/ha, celles destinées à la fauche ont auparavant un apport d’engrais de 30 uN/ha.

[caption id=”attachment_18726″ align=”aligncenter” width=”600″]Un groupe d’élèves du lycée agricole de Derval devant le mélange céréalier. Un groupe d’élèves du lycée agricole de Derval devant le mélange céréalier.[/caption]

270 kg de tourteaux par VL

Les éleveurs recherchent aussi l’autonomie en protéines, actuellement de 73 %, avec notamment la culture de mélange céréalier pour les jeunes animaux. Au final, avec peu d’achats extérieurs (270 kg de tourteaux de soja et colza / VL), le coût alimentaire est très bien maîtrisé à 49 €/1 000 L pour l’ensemble de l’atelier lait (vaches et génisses).

Peu de traitements sanitaires

Depuis deux ans, aucun traitement contre les parasites n’a été réalisé, leur maîtrise se faisant par la gestion du pâturage. « Les génisses sortent à l’herbe sur des prairies qui n’ont jamais été pâturées. En deuxième année, elles vont sur des parcelles n’ayant pas été pâturées de l’hiver », expliquent les producteurs. Contre les mammites, les boiteries, les non-délivrances, les diarrhées des veaux, les traumatismes physiques, des huiles essentielles sont appliquées. Au tarissement, 30 % du cheptel n’est pas traité aux antibiotiques. La rusticité du troupeau et la qualité des membres sont travaillées via un croisement 3 voies sur le tiers du troupeau (Prim’Holstein x Jersiaise x Rouge scandinave). Après une orientation vers un système plus herbager depuis 2000, les associés vont entamer une conversion en bio en mai 2016. Ils vont accueillir un nouvel associé sans agrandissement ni remplacement.


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