Désherbage du maïs : « Avec la houe rotative, je retarde la sortie du pulvérisateur »

Engagé dans une MAE de réduction des herbicides de 2010 à 2014, Maurice Bouget, du Gaec Bouget à Saint-Gilles (35), a remis en question ses pratiques de désherbage. Les outils mécaniques ont répondu à ses attentes, avec des interventions rapides et efficaces. La houe rotative et la bineuse : grâce à ces deux outils, Maurice Bouget, agriculteur à Saint-Gilles (35), associé avec sa sœur Marie-Jeanne, a fait évoluer l'itinéraire technique de la culture du maïs. Mis en place sur une trentaine des 84 ha de l'exploitation, la culture est ensilée et sécurise la ration des 55 vaches Prim'Hostein, de la cinquantaine de taurillons et des 15 Limousines. Les outils de désherbage mécanique ont permis de limiter les traitements herbicides en nombre et en dosage. Ce changement de pratique qu'il a mis en place à partir de 2010, à la signature d'une mesure agro-environnementale herbicide, lui a permis de passer d'un Indice de fréquence de traitement ( IFT) total de 0,98 à 0,52. Les essais qu'il a alors mis en place avec une groupe d'agriculteurs, après l'achat de ce parc matériel avec sa Cuma, ont été adoptés rapidement : « Les premières appréhensions ont vite disparu, ces outils sont efficaces. Pour réduire les intrants en désherbage, j'avais trouvé la solution. » Une terre bien ressuyée pour semer En ce qui concerne le désherbage, l'objectif de l'agriculteur est bien affiché : « N'intervenir qu'une seule fois avec des produits chimiques sur la culture. » Pour cela, il adapte son itinéraire technique. Le semis démarre fin avril, « pas trop vite », pour avoir des conditions optimales de temps poussant pour le maïs. Si au départ, des variétés couvrantes étaient choisies par sécurité, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Il opte pour des indices de 280/290, qu'il sème à une densité de 90 000 grains/ha, sur des terres labourées ou non, selon les années et le temps dont il dispose... Sans labour, il passe le cultivateur pour travailler les premiers centimètres du sol et n'intervient que sur une terre bien ressuyée. « Par contre, je suis vigilant sur l'écartement de 75 cm, pour une meilleure efficacité de la bineuse ». Cette précision devrait s'affiner avec le nouvel équipement de la Cuma dans une barre d'autoguidage. Passage de la houe avant le stade 4 feuilles Quand les conditions sont favorables, par temps sec, et avec un maïs bien levé, « j'interviens avec la houe rotative sur un maïs de 2 à 4 feuilles. » À raison de 10-12 minutes/ha, l'intervention est rapide. « Les premières années, je passais la houe en diagonale dans le champ ». Maintenant le tracteur de la Cuma étant équipé de petites roues, c'est en suivant les rangs de maïs qu'il effectue ce chantier, pour retarder la sortie du pulvérisateur. « Le résultat est d'autant plus efficace que le travail est réalisé vite, suivi d'une période sèche pour sécher les adventices sous forme de filaments. » L'intervention doit néanmoins être assez précoce, pour une lutte efficace contre la renouée des oiseaux, dès qu'elle est visible. Le recours à la bineuse par temps humide Cette pratique permet de différer l'application d'un désherbant de 3 semaines en général, la seconde quinzaine de juin. Un mélange de Elumis, à raison de 0,5 L/ha et Casper (0,7 L/ha) permet alors un rattrapage. Par temps trop humide, le désherbage chimique est dans un premier temps appliqué et suivi d'un passage de bineuse, juste avant que le maïs ne recouvre l'interrang. Le travail prend plus de temps (2 ha/heure) et demande plus de surveillance pour rester dans l'interrang. D'où l'intérêt d'être rigoureux sur l'écart entre rang au semis. « Le temps où il n’y avait aucune adventice dans le champ est révolu, mais mes parcelles sont propres et, en aucun cas, le rendement du maïs est pénalisé, car je réalise en moyenne 14 t MS/ha sur les 32 ha. »

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