crise-elevage-etiquetage-porc-patrick-fairier-georges-galardon-patrice-drillet-guy-le-bars - Illustration L’étiquetage, bouée de sauvetage de l’élevage

L’étiquetage, bouée de sauvetage de l’élevage

Les présidents de coopératives membres de Coop de France Ouest se sont réunis pour exprimer leur soutien aux éleveurs. Ils dénoncent les effets d’annonces sans lendemain des politiques et proposent des solutions pour tenter de sortir de la crise.

« En ces temps très difficiles, nous soutenons plus que jamais nos adhérents, il faut rappeler que derrière chaque agriculteur il y a 7 emplois induits. Sans agriculture il n’y aura plus de vie dans nos campagnes », lance Georges Galardon, président de Triskalia et président adjoint de Coop de France Ouest. Les responsables des coopératives agricoles bretonnes se sont réunis à Rennes vendredi 29 janvier pour exprimer leur solidarité avec les agriculteurs et les actions qu’ils ont menés dans la région. « Toutes les productions sont en difficulté, c’est la 1re fois que je vois ça dans ma carrière », témoigne Georges Galardon.

Que dire aux jeunes qui veulent s’installer ?

« Nos coopératives et nos entreprises se restructurent, nous aimerions aussi qu’il y ait une restructuration au niveau des politiques. Aujourd’hui, nous n’avons plus de ministre de l’Agriculture mais un ministre qui fait de la communication et qui passe son temps à élargir les débats pour amuser la presse et les concitoyens. Nous aimerions qu’il prenne ses responsabilités », affirme Patrick Fairier, président de la coopérative Le Gouessant. Les 4 présidents de coopératives veulent savoir si l’État français voit encore un avenir pour l’agriculture. « Que l’on puisse dire à nos jeunes s’ils doivent s’installer ou aller faire un autre métier. »

Un manque de courage politique

Actuellement, la seule bouée de sauvetage de l’élevage en France à court terme est l’étiquetage de l’origine des viandes sur les produits transformés. « Nous ne voulons plus entendre que cela n’est pas possible et que nous risquons des sanctions par Bruxelles. Le ministre de l’Agriculture belge l’a imposé dans son pays et il n’y a pas eu de sanctions. En France ce qu’il manque c’est du courage politique », signale Patrice Drillet, président de la Cooperl. En plus de l’étiquetage, il mentionne la baisse du coût du travail en abaissant les charges sociales afin de retrouver de la compétitivité et de compenser les distorsions de concurrence avec certains pays européens. Il revient aussi sur le  Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), qui a pour objectif de redonner aux entreprises des marges de manœuvres pour investir, prospecter de nouveaux marchés, innover, recruter… grâce à une baisse du coût du travail. « C’est une très bonne idée mais nos coopératives, considérées comme des associations n’y ont pas le droit, il serait temps de revoir cette règle. »

Besoin d’un outil de gestion de crise

Guy Le Bars, président d’Even a analysé la situation en lait : « Tant que la production laitière mondiale ne baissera pas en-dessous de la consommation mondiale nous serons en crise. En France, nous avons mis en place une forme de régulation par rapport au marché, mais certains pays ne mettent pas de limite à leur production. C’est ce qui déstabilise le marché. » Patrick Fairier, alerte sur le cas des jeunes installés qui se sont basés sur un prix du lait à 330 €/1 000 L dans leur prévisionnel et avec des prélèvements très bas. « Imaginez dans quelle situation ils sont avec un prix en-dessous des 300 €/1 000 L. » Les présidents de coopératives sont unanimes et insistent pour que soit remis en place un outil de gestion de crise en Europe. 


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