herbe-fourrage-paturage-vache-laitiere-bovin-eta - Illustration Aménager ses parcelles pour pâturer tard en automne

Aménager ses parcelles pour pâturer tard en automne

Michel Nédélec, agriculteur à Plonévez-Porzay (29), a aménagé des brise-vent et créé des talus, pour allonger la durée du pâturage avec des parcelles abritées pour ses 45 vaches laitières.

Chez Michel Nédélec à Plonévez-Porzay (29), c’est l’heure de la mise au point avant l’hiver. Parage des bovins et échographies pour éviter les surprises, « même s’il y en a toujours » précise-t-il. Mais tant que la pluviométrie n’augmente pas et que les nuits ne sont pas trop froides, ses vaches laitières restent dehors : « J’utilise les parcelles abritées de nuit pour finir la saison. » En ce moment 40 VL sont traites et la production est constante 25 L/VL (34 TP, 45 TB). La ration est basée pour plus de la moitié sur l’herbe, complétée par du maïs, 1 kg de foin et 1 kg de correcteur. L’éleveur précise qu’il ne donnera plus de colza fourrager d’été. C’était une sécurité pour pallier un manque d’herbe, mais les résultats n’ont pas été à la hauteur des espérances. « La qualité du lait a baissé ». Il ne cassera plus de pâtures de cette façon pour ne pas perdre de l’herbe de qualité : « Je préfère faire des rotations, maintenant que je peux accéder à toutes mes parcelles », complète l’agriculteur bien conscient d’arrêter son jugement sur une seule tentative.

Se donner les moyens pour réussir

Michel Nédélec revient sur la mise en place de son système herbager et les moyens qu’il faut se donner pour réussir : « Quand je suis arrivé, il n’y avait aucun abri. J’ai commencé par planter des brise-vent puis créé des talus ». C’est un bon moyen pour allonger la durée du pâturage, selon l’éleveur. « On peut laisser les vaches dehors plus longtemps en automne et les sortir plus tôt au printemps. » Il ajoute que la « terre est plus portante », les talus freinent l’eau qui s’accumule moins en bas des parcelles.

Depuis deux ans, grâce aux travaux d’accès aux parcelles, le travail lié au pâturage est facilité. Pour obtenir encore plus de souplesse, il reste de petites adaptations qui n’auront pas d’impact financier majeur. Il souhaite par exemple déplacer la réserve d’eau pour gagner en pression et mettre un passage canadien électrifié sur la petite route, peu fréquentée, qui sépare ses bâtiments de ses pâtures. « Les vaches seront alors complètement autonomes », précise-t-il.

S’entourer pour ne pas être noyé

Michel Nédélec insiste sur le fait que la délégation de certaines tâches lui permet de « ne pas être noyé dans le travail ». Il fait ainsi appel à une ETA : « En système herbager, je ne vois pas l’intérêt d’investir dans du gros matériel. L’ETA intervient pour faucher 1 ou 2 ha : c’est plus pratique ». Et puis cela l’arrange, se sentant dans l’âme plus éleveur que cultivateur. Enfin, il fait aussi appel à des services de remplacement. Un choix qui lui permet de travailler avec plus de souplesse ou de participer à des journées d’échanges de pratiques. Un recul nécessaire, car la maîtrise du système fourrager nécessite une constante remise en question. « J’ai peur qu’on dérive vers des systèmes moins fourragers et pâturants » confie-t-il. Le syndicat de contrôle laitier lui conseille 1,5 t/VL d’herbe pâturée alors que son système lui permet d’atteindre 2,5 t. « Et cette quantité d’herbe pâturée peut encore évoluer », anticipe-t-il. Civam 29 (02 98 81 43 94)

L’avis de :

Didier Motais, Loscouët-sur-Meu (22) en zone séchante

Une superbe saison. Les vaches ont pâturé jour et nuit jusqu’au 20 novembre, soit deux semaines de plus que l’an dernier. Les 7 ha de dérobées semées en RGI et mélange de trèfles ont pu être fauchés. Les 70 bottes d’enrubannage récoltées serviront à complémenter la ration des laitières cet hiver. La ration se compose de 50 % de pâturage, 50 % de maïs, avec 1,5 kg de correcteur azoté (70 % soja, 30 % colza). La production est bonne pour un 2e mois de lactation : 25,5 L/VL (TB 41,5 et TP 31,5). On espère que l’hiver n’arrivera pas trop prématurément pour laisser le temps de bien nettoyer les prairies et préparer une bonne pousse de l’herbe au printemps suivant. Contact Cedapa : 02  96  74  75  50

Vincent Couvert, Montfort-sur-Meu (35) en zone intermédiaire

Le pâturage constitue encore 20 % de la ration. Les vaches reçoivent 5 kg de maïs et 9 kg d’ensilage d’herbe. Elles produisent 20,8 kg/VL/j avec des TB/TP à 43,6/33,2 pour un rang de lactation de 6,8. Il y a de quoi assurer le pâturage jusqu’au 15 décembre tant que la portance le permet. Je n’aime pas voir les vaches en bâtiment et cela économise le temps passé sur la pailleuse. Aujourd’hui, la production est faite par les fourrages (pas d’apport de concentré). Lorsque le pâturage sera terminé, il serait intéressant d’apporter un peu de correcteur azoté aux débuts des lactation. Cependant, le prix du lait n’incite pas à augmenter la production par vache… Adage35 : 02  99  77  09  56

Laurent Barbot, Ploërdut (56) en zone humide

Il y a encore beaucoup d’herbe. Les 54 VL passent 5 j/paddock, ne pâturant qu’en journée. Génisses et taries pâturent sur les buttes portantes avec un apport de foin et enrubannage. La production est stable à 22 L/VL/j. La ration est composée de 1,5 kg de mélange céréalier aplati le matin et de 1,5 kg de mélange, 7 kg MS de maïs et 2 kg de correcteur azoté le soir, plus du foin. Je souhaite qu’elles rasent bien tous les paddocks avant l’hiver pour qu’il y ait un bon démarrage de la pousse au printemps. Il en reste 3 à raser d’ici mi-décembre. Ensuite, selon la météo et la portance, je continuerai à pâturer s’il y a de l’herbe ou je les rentrerai pour ne pas abîmer des parcelles. Civam AD 56 : 07  85  26  03  02


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