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La saison de pâturage démarre

Avec l’hiver doux, il y a de l’herbe dans les champs. Là où la portance des sols est suffisante, le pâturage a démarré. Dans les secteurs humides, il faudra encore attendre… parfois longtemps.

A Montours (35), malgré les 140 mm de pluie tombée en janvier, la saison de pâturage a commencé chez Marcel et Sylvie Tuaux depuis le 30 Janvier. « 2 à 3 jours de beau et les vaches sont dehors ! ». Le déprimage a donc débuté et le troupeau entame lentement le premier tour. «Il faut compter 2 mois pour faire le tour des parcelles. Les vaches restent en général 2 jours par paddock d’un hectare. Dès que la portance ne le permet plus, je les rentre », explique Marcel. Cette première étape permet surtout de nettoyer les prairies, de donner de la lumière au trèfle et de favoriser le tallage des graminées.

Les vaches sortent la nuit

Les vaches laitières sortent également la nuit sur une parcelle dédiée au printemps prochain à l’implantation du maïs. « Même si elles abîment, je retravaillerai le sol. Et puis, je fais des économies en paille, en travail, et j’observe moins de mammites ». L’objectif de Marcel est d’être autonome sur son exploitation. « Je n’apporte plus de concentré aux vaches laitières. Elles ne font du lait que par les fourrages. C’est vrai qu’actuellement elles ne produisent que 11 kg de lait par jour avec 30,7 de TP et 44 de TB. Mais peu importe, ce lait ne me coûte pas cher ». La ration hivernale se compose de 8 kg de MS d’ensilage d’herbe et 4 kg de MS de maïs ensilage. Du foin est distribué en début de repas, à raison de 2 à 3 kg de MS. A cette saison, l’éleveur réajuste la consommation d’ensilage d’herbe en fonction des quantités d’herbe pâturée par les vaches dans la journée. Le souhait de Marcel est de réaliser 200 000 L de lait par an avec 40 vaches laitières. L’herbe pâturée est sa priorité dans l’alimentation. Les silos sont fermés de la mi-avril à septembre. « Début avril tous les animaux sont dehors et ce jusqu’à la mi-décembre ».

La ferme

  • EARL du Teilleul
  • 2 UTH
  • 46 ha de SAU
  • 315 000 L quota lait (70 % réalisé)
  • 4 ha de maïs
  • 2 ha mélange céréalier moissonné
  • 40 ha prairie temporaire
  • 40 vaches normandes
  • 5 000 litres de lait produit par vache
  • Chargement : 1,25 UGB par ha de SFP
  • En conversion à l’agriculture biologique

Une conversion en douceur

Marcel s’est installé en 1989 sur 23 ha et 180 000 L de quota. « La SAU et le nombre d’UTH ont doublé depuis, sauf le quota. Au départ je produisais 200 000 L de lait sur 23 ha de manière très scolaire. Petit à petit, j’ai supprimé les concentrés, les engrais et diminué le maïs (40 % dans la SFP à 10 %). « A 7 500 L par vache à l’époque, j’avais la sensation de conduire les vaches comme des formule 1. Il ne fallait pas louper un virage. J’avoue que le changement nous a fait un peu peur au début. Diviser la production par deux pour arriver à seulement 20 à 25 kg de lait/VL en pic de lactation interroge. Mais les résultats globaux nous ont encouragé à aller dans ce sens » (260 € d’EBE/1 000 L en moyenne sur les 8 dernières années).

29 ha sont accessibles aux vaches. Elles font jusqu’à 700 à 800 m de parcours pour pâturer. Tous les paddocks sont distribués par des chemins empierrés et alimentés en eau. Les prairies sont à dominance RGA-TB. De la fléole et de la fétuque des prés sont dorénavant incorporées au semis. « Je cherche à diversifier les espèces pour l’alimentation des vaches laitières et peut-être gagner en pérennité pour les prairies ». Se situant dans une région pluvieuse (+ 800 mm/an), et disposant d’une terre profonde, les rendements sur l’exploitation peuvent atteindre 7 t MS en herbe.

Développer l’autonomie

Depuis 4 ans, Marcel cultive sa propre semence de maïs. Par souci d’autonomie en semence, par curiosité technique mais aussi pour des raisons économiques « les semences en bio sont chères ». Les premiers résultats donnent 9 à 10 t MS/ha. « Il faut être honnête, mon maïs n’a pas les mêmes capacités qu’un hybride sur le commerce, mais il me convient largement. Je cherche avant tout dans cette expérience l’autonomie sur mon exploitation ». Civam Adage 35 : 02 99 77 56 09.

L’avis de :

Alain Normant, Mahalon (29) en zone intermédiaire

Situé en Cap Sizun, j’élève 65 vaches laitières de race croisée. La majorité de la surface est consacrée aux prairies associées qui sont pâturées toute l’année et de façon exclusive entre le 10 mars et le 10 juillet pour l’année 2013. Les 35 vaches en lactation sont en stabulation depuis le 15 décembre : elles reçoivent 8 kg MS d’ensilage de maïs mélangé à de l’ensilage de luzerne, 6 kg MS d’enrubannage et 1 kg MS de foin. Le reste du troupeau, tari depuis fin décembre, ainsi que les génisses prêtes à vêler, restent à l’extérieur. Leur ration est constituée d’enrubannage. Dès la fin des pluies et tempêtes, les vaches entameront le cycle de pâturage car il faut commencer très tôt le déprimage. Civam 29 : 02 98 81 43 94

Jérôme Oizel, Le Foeil (22) en zone humide

Je suis éleveur de vaches allaitantes naisseur-engraisseur sur une zone moyennement arrosée qui me permet en général de nourrir mes 60 vaches exclusivement à l’herbe entre le 15 avril et le 15 novembre. L’exploitation compte 65 ha de SAU dont 45 ha de prairies multi-espèces, avec un chargement de 1,8 UGB /ha de SFP. Depuis la mi-décembre, tout le monde est rentré. Les deux tiers des vêlages ont lieu au printemps, un tiers à l’automne. La ration hivernale des vaches allaitantes est à base de foin et d’enrubannage avec un petit complément de maïs ensilage et betteraves (environ 1 à 2 kg de chaque), en particulier pour les 15 Blondes d’Aquitaine, plus exigeantes que les Charolaises. Cedapa – 02 96 74 75 50

Jean François Orain, Saint-Malo-des-Trois-Fontaines (56) en zone séchante

Mes 45 vaches Prim’Holstein ont continué le pâturage tout l’hiver sur 43 ha, divisés en paddocks de 1 ha. Le sol est portant. Elles restent une journée par parcelle et rentrent à 11 cm mesure feuille tendue au mètre ruban. La tempête de cette semaine m’a contraint à les rentrer pendant deux jours car les sols sont saturés en eau. L’hiver très doux est propice à la pousse de l’herbe, le trèfle colonise déjà les parcelles ! La ration est composée d’un foin fibreux au début de chaque repas (3 kg de MS par jour), d’herbe pâturée en journée (3-4 kg MS/VL) et le soir de 3 kg MS d’ensilage de maïs et 7 kg MS d’ensilage d’herbe. Sans concentré, la production atteint 17,5 L/VL avec un TB à 39,5 g/L et un TP à 30,5 g/L.
Civam AD 56 : 02 97 66 32 62


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