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La « prépa physique » peri-partum

Producteur de lait à Moréac (56), David Guégan, du Gaec de Lann Pel est passé, il y a 3 ans, de « zéro préparation » au vêlage à un programme spécifique pour les vaches taries.

« Nous devions faire face à de nombreuses non-délivrances, des métrites et fièvres de lait. Il n’était plus possible de laisser les vaches s’auto-gérer. Notre objectif est de travailler sur la prévention plutôt que sur l’intervention au niveau du troupeau » souligne David Guégan. Effectivement, il faut savoir que 56 % des frais vétérinaires sont concentrés autour du vêlage. Cela interpelle… De son côté, Nicolas Tastard, technicien conseil en nutrition Triskalia, complète : « L’alimentation joue un rôle important dans ces pathologies peri partum. Il faut bien préparer le début de lactation pendant le tarissement, en veillant notamment à maintenir le niveau d’ingestion tout en gérant l’état d’engraissement. » L’éleveur a ainsi rapidement apprécié la mise en place du programme Adéliatarie qu’il applique depuis maintenant 3 ans.

Le tarissement impacte directement le démarrage de la lactation. David et Nicolas ont donc mis en place un programme simple et sécurisé pour les vaches taries. « Pendant cette phase, qui dure de 50 à 55 jours, les taries sont séparées du troupeau et reçoivent une seule ration mélangée (maïs et paille de bonne qualité) préparée pour 3 jours, à laquelle je rajoute 2,5 kg d’Adéliatarie avec de la paille à volonté » explique David avant de rajouter : « Je trouve que les vaches en fin de lactation manquent un peu d’état, il faut donc leur apporter une alimentation à base de maïs, riche en fibre et une complémentation adéquate pour des vêlages sans-souci et des veaux en forme. »

Programme Adéliatarie

Adéliatarie est un aliment complet spécifique vaches taries pour les rations à base d’ensilage de maïs (rationné) et de fourrage grossier. Il permet de maximiser l’ingestion en début de lactation, préparer la transition, gérer la Baca et assurer un colostrum de qualité et un veau tonique. À raison de 2,5 kg pendant le tarissement, il est destiné aux vaches séparées du troupeau recevant une ration bien distincte et gérées en un ou deux lots.

Ingestion et déficit énergétique

Une ingestion maximale est recherchée afin de limiter le déficit énergétique pouvant impacter, par la suite, la production et la reproduction. À noter également que les génisses intègrent le lot des taries 1 à 2 mois avant vêlage et que le démarrage de ces primipares est très satisfaisant (32 kg).

La ration des vaches taries

Mélange préparé pour 3 jours :

  • 4 kg de paille de blé + 8 kg MS maïs ensilage (en mélange) ;
  • 2,5 kg d’Adéliatarie ;
  • Paille à volonté.

Vade retro triphullon

Les vaches taries du Gaec de Lann Pel ont un petit parcours d’herbe avec un râtelier de paille à côté du bâtiment. « Mais le trèfle y est abondant, ce qui peut poser problème. Je reste donc vigilant sur la quantité d’herbe accessible et je limite la disponibilité au printemps car les valeurs et la pousse de l’herbe sont trop difficiles à gérer » précise l’agriculteur. En effet, le trèfle est perturbateur pour les vaches taries. Il va entraîner une diminution de la sécrétion de parathormone qui régule la calcémie en début de lactation. De ce fait, les associés envisagent de retravailler la parcelle en réimplantant une herbe plutôt grossière.  Par ailleurs, des contrôles ont été effectués : mesure des corps cétoniques, de la glycémie, pH urinaire… Les niveaux de production recherchés aujourd’hui impliquent une maîtrise de l’élevage, de la génisse aux vaches en lactation, sans occulter les périodes qui peuvent paraître improductives, mais qui sont tellement importantes pour les lactations suivantes. Carole Perros / Triskalia


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