erwan-laurence-le-roux-lait-enconomie-environnement - Illustration Allier cohérence économique et performance environnementale

Allier cohérence économique et performance environnementale

Erwan et Laurence Le Roux ont mis en place un système pâturant pour réduire au maximum leurs coûts de production.

« Nous avons cherché à mettre en place un système économe en intrants et intensif en raisonnements », témoigne Erwan Le Roux, éleveur laitier installé avec sa femme Laurence depuis 2002 sur la commune de Rosnoën (29). Leur projet de départ est basé sur la qualité de vie avec pour objectif d’avoir rapidement une entreprise performante ayant un impact positif sur les ressources utilisées. « Nous avons fait évoluer l’exploitation vers un système avec moins d’intrants pour dégager plus de marge et valoriser au mieux le prix du lait. » Le  couple décide de passer en agriculture biologique en 2009. « Nous avions une conduite quasiment bio et donc un différentiel de prix à aller chercher. » Ils avouent que le bio n’était pas pour eux une fin en soi mais une étape logique de leur évolution.

Avec un prix de vente moyen de leur lait sur 2014 à 492 €/ 1 000 L, ils sont convaincus d’avoir fait le bon choix. « Nous avons 75 vaches en production et 28 vaches nourrices pour les génisses de renouvellement. Nous produisons 270 000 L de lait par an sur une surface de 66 ha tout en herbe. Tout le lait est produit sur les 40 ha groupés autour du siège d’exploitation de Rosnoën. Les 26 ha restants sont sur un autre site (à 2 km) consacré aux génisses de renouvellement et aux stocks d’herbes hivernaux », décrit l’éleveur.

Repères

  • 2 UTH
  • 270 000 L de lait
  • TB : 52,3
  • TP : 37,2
  • 75 vaches laitières métisses
  • 20 vaches nourrices
  • 66 ha en herbe
  • Coût alimentaire : de 35 à 40 €/1 000 L (frais de récoltes compris)
  • Frais vétérinaires : 9 €/VL/an
  • Prix du lait vendu : 492 €/1 000 L

100 % d’herbe pâturée pendant la lactation

Le troupeau est composé de vaches métisses issues de croisement entre des Prim’Hols-tein, Frisonne néo-zélandaise, Jersiaise, Montbéliarde, Rouge Scandinave… Les pâtures implantées en mélange prairial évoluent vers des prairies permanentes. « Nous n’avons pas fait de semis depuis 3 ans. Le pâturage se fait au fil avant et fil arrière avec une vitesse de rotation calée sur la pousse de l’herbe. En ce moment, il faut 40 jours pour produire 3 feuilles, stade optimal pour pâturer, je fais donc des paddocks de 1 ha. La semaine prochaine, cela peut changer, on s’adapte en permanence. » L’éleveur évalue le rendement au pâturage à 7 t de MS/ha. L’objectif étant d’atteindre 100 % d’herbe pâturée pendant la lactation qui s’étale de mars à fin novembre et aucune utilisation de concentrés. « Les vaches sont taries en bâtiment durant 3 mois de l’année avec une ration hivernale composée de foin et d’enrubannage. »

Monotraite et vêlages groupés

Laurence et Erwan Le Roux ont fait le choix de la monotraite. Tout d’abord pour pouvoir grouper les vêlages et maîtriser la perte d’état des vaches en début de lactation pour conforter leur fertilité. « Derrière la monotraite, il y a aussi un raisonnement économique car, après avoir réalisé des simulations, j’ai constaté qu’elle permet de maintenir un même niveau de revenu avec une charge de travail plus faible. Aujourd’hui, après quelques années de sélection, nos vaches sont adaptées à la monotraite et nous avons les bons repères pour la conduite fourragère. » Avec une production laitière saisonnalisée, la charge de travail l’est aussi. « Il y a un pic d’activité de fin février à mi-juillet avec les naissances et la récolte de l’herbe. En 2e partie de lactation, le travail se réduit, il reste la traite, la conduite du pâturage et un peu moins de fauche. » Leur système pâturant et la recherche de coûts de production moindres associés à un besoin d’investissement faible leur permettent d’obtenir de très bons résultats. « Nous faisons avec les bâtiments existants et possédons très peu de matériel : un tracteur de 80 ch, une bonne faneuse et un bon andaineur, le reste est accessoire. Notre stratégie nous permet de dégager 500 € de MB/1000 L », conclut l’éleveur. Nicolas Goualan


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