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Plein de clés dans la boîte à outils de l’éleveur

Produire du lait rentable malgré les marchés volatils ? C’est possible explique la Chambre d’agriculture qui donne des outils pratiques.

« La cohérence des systèmes ». C’est la grosse clé de la boîte à outils des éleveurs pour garder d’aplomb leur système d’élevage face au gros temps qui souffle sur la production laitière. « Une situation pire qu’en 2009 », accorde Jean-Hervé Caugant, vice-président de la Chambre d’agriculture du Finistère. Et d’expliquer qu’en 2007 le prix du lait pouvait varier de 50 €/1 000 L et, qu’aujourd’hui, cet écart peut monter à plus de 100 €/1000 L. Avec un impact évident sur la trésorerie. D’autant que les charges ont augmenté de 55 €/1 000 L en 8 ans. Mais une fois que l’on a dit cela que faire ? « Utiliser tous les leviers disponibles à l’échelle de l’exploitation », ont expliqué Thomas Rocuet et Pascal Le Cœur, ingénieurs Chambre, lors d’une réunion axée sur le contexte de marché.

Et de mettre l’accent sur l’écart de 122 €/1 0 000 L de revenu mesuré entre élevages laitiers bretons (étude Cerfrance Bretagne et Crab sur 3 000 exploitations bretonnes). « Le coût alimentaire représente 40 % de cet écart ». Parmi ces leviers aux grands effets, le coût alimentaire figure donc en tête de gondole : « La priorité, c’est de produire le lait par des fourrages équilibrés. Que ce soit avec l’herbe pâturée ou de fourrages conservés corrigés ». En gardant entre autres  en tête que le coût alimentaire du lait vendu à partir de fourrages équilibrés baisse de 10 €/1 000 L à chaque fois que l’on augmente le pâturage de 10 ares/VL. « Bien sûr qu’avec la configuration des exploitations et l’agrandissement des troupeaux, 45 ares/VL n’est pas toujours possible. Mais il faut se souvenir que l’herbe est le fourrage équilibré le moins cher ».

Viser 80 €/1 000 L de coût alimentaire

Au-delà de la composition fourragère de la ration, il est nécessaire d’avoir des repères de coût alimentaire, quel que soit le système. Un seul chiffre à retenir ? « 80 €/ 1 000 L + 20 €/1 000 L pour les génisses », cite Pascal Le Cœur qui incite les éleveurs à aller toutefois plus loin dans leur approche économique : « Pour un lait payé 340 €/1 000 L, la marge sur coût alimentaire doit être au moins de 260 €/1 000 L ou 2 000 €/ha de SFP lait ». Pour atteindre ces objectifs, il faut viser une production utile de 8 à 10 000 UFL/ha, soit 8 t MS/ha pour les pâtures et 12 t MS/ha pour le maïs. Tout en maîtrisant les coûts de production de ces fourrages dans une tranche de 30 à 40 €/t de MS annuel selon les menus. Des objectifs qui sont à portée si le maïs affiche un coût de production inférieur à 600 €/ha et l’herbe moins de 150 €/ha.

[caption id=”attachment_12240″ align=”aligncenter” width=”300″]Des repères en production laitière Des repères en production laitière.[/caption]

Bien calibrer les concentrés

Enfin, la maîtrise du coût alimentaire passe aussi par une complémentation azotée bien calibrée pour valoriser toute l’énergie. « Pour les rations de base de fourrages conservés, il faut se fixer un objectif de 100 g de PDIE/UFL ». En pratique cela donne 175 g de correcteur azoté à 46 % de MAT par kg de ration de base pour une ration composée de 75 à 100 % d’ensilage de maïs ; de 100 g pour une ration de 50 à 75 % d’ensilage de maïs ; de 0 g quand la part de maïs est inférieure à 50 %. « Quant au concentré de production, de nombreuses études ont montré qu’au-delà de la ration « fourrages équilibrés », son apport est peu efficace : 0,8 L de lait vendu par kg de concentré de production apporté ». Prix du lait et prix du concentré sont la clé pour ouvrir ou non le silo. Didier Le Du


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