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Le mélange d’espèces dope la prairie

Le Gaec de Bontul, à Guilligomarc’h (29), mise sur l’herbe pour nourrir ses 80 laitières. Les mélanges multi-espèces, semés sous couvert d’avoine, sont la règle.

Fauche ou pâture, à chaque utilisation son mélange, chez les frères Conan, à Guilligomarc’h. Si le parcellaire est favorable au pâturage par les laitières, les terres sont relativement superficielles et séchantes. « Nous avons abandonné le RGA-trèfle blanc il y a quelques années pour le remplacer par les mélanges associant du dactyle et de la fétuque des prés à différents trèfles. La pousse démarre plus tôt dans la saison et la production est plus importante en période estivale », assure Jean-François Conan, associé à son frère Michel. 26 hectares sont destinés à la fauche et 70 au pâturage.

[caption id=”attachment_6919″ align=”aligncenter” width=”300″]Le Gaec de Bontul ouvrait ses portes le 3 septembre Le Gaec de Bontul ouvrait ses portes le 3 septembre, lors d’une journée technique sur la productivité des prairies organisée par le bassin versant du Scorff et les Civam. Ici, dans un mélange d’espèces, avec une chicorée semée à 0,3 kg/ha.[/caption]

Les paddocks font 0,8 hectare en moyenne (2 jours maximum). L’assolement est complété par 3 hectares de maïs et 6 hectares de blé panifiable (production de pain sur la ferme). Un colza fourrager est implanté après ce blé, en dérobée. Entre deux prairies, un colza, ou un radis non récolté, est également semé pour diversifier la rotation.

L’exploitation en chiffres

  • 3 UTH
  • 80 vaches en bio
  • 5 000 litres/vache
  • 106 hectares de SAU (6 de blé et 3 de maïs)
  • 25 génisses élevées par an
  • Quelques bœufs et vaches nourrices
  • Production de pain biologique

Sous couvert d’avoine

Les prairies sont toujours semées sous couvert d’avoine (semis de l’avoine puis du mélange, en ligne, au combiné). « L’avoine limite la pousse des adventices comme le rumex ou le mouron. Elle est récoltée en fauche au mois de juin, avant épiaison pour ne pas assécher le sol ». Des graines de chicorée sont incorporées au semis, depuis peu. « Elle n’étouffe pas les autres plantes. Elle est très riche en minéraux. Elle disparaît au bout de trois ans dans des prairies que je conserve 5 ans en moyenne ». Dans les parcelles destinées au pâturage, l’éleveur associe 2 RGA (diploïde et tétraploïde), du dactyle, de la fétuque des prés, de la fléole et des trèfles intermédiaires et nains.

En fauche, du ray grass hybride et du trèfle violet, voire de la luzerne, sont incorporés au mélange. « Le trèfle blanc végète au départ et prend le relais de la luzerne et du trèfle violet, sur la fin. Cela permet de gagner une ou deux années d’exploitation ». La semence des mélanges coûte 280 €/ha, en moyenne. Un chantier d’ensilage est réalisé en première coupe. Foin et enrubannage complètent le stock, lors des fauches suivantes. L’éleveur estime le rendement entre 6 et 8 tonnes de matière sèche à l’hectare, selon les années. 2 tonnes de trez coquillier grossier sont apportées tous les 3 ans, par hectare et un peu de potasse. Une douzaine de tonnes de compost sont épandues chaque année sur les parcelles de fauche, par hectare. « Pour les parcelles pâturées, cela dépend du potentiel de production ».

Empierrement des chemins en 0,80

Le pâturage est à la base de l’alimentation. Un réseau d’eau et des chemins empierrés (0,80 préférable au 0,30 selon l’éleveur) permettent aux laitières d’accéder à des parcelles éloignées. Les vaches consomment de l’ensilage d’herbe en hiver. L’ensilage de maïs est distribué en été.  L’objectif des éleveurs est de faire vêler au printemps. Le coût alimentaire avoisine 40 €/1 000 litres (très peu de concentrés). Cet été, de manière exceptionnelle durant 2 semaines en fin juin, les éleveurs ont réalisé du « topping » pour faire consommer une herbe haute, en épiaison. « Je fauchais l’équivalent de la ration journalière la veille. Les vaches consomment très bien cette herbe fauchée qu’elles refusent sur pied ». Les pluies sont revenues par la suite… Bernard Laurent


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