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Des maïs plus laitiers

Près des 2/3 des maïs analysés par BCEL Ouest sont entre 30 et 35 % MS. Les trois-quarts affichent plus de 0,9 UFL et 8 échantillons sur 10 contiennent plus de 30 % d’amidon.

La meilleure analyse, c’est la jauge du tank. Sur la zone BCEL Ouest (29/22/56), la synthèse des résultats lait de novembre indique une progression de la production laitière de 1 kg/VL et un niveau d’étable de + 260 kg, comparativement à la même période de 2012. Signe que les vaches répondent bien au maïs 2013.

Une Bretagne coupée en deux

Ça c’est pour le côté face. Car si un point caractérise bien la récolte 2013, c’est son hétérogénéité. Au niveau du rendement d’abord qui a été largement influencé par l’année climatique atypique. « Il s’agit du rendement moyen le plus faible depuis 5 ans. Avec une Bretagne coupée en deux : dans le Sud et l’Est de la Bretagne, on perd de 1 à 2 t MS/ha (rendu silo). Ce qui pour 20 ha représente entre 20 et 40 t MS de stock récolté en moins », calcule Julien Rigaud, chef produit fourrage à BCEL Ouest.

Dans le Nord et l’Ouest Bretagne, les rendements progressent de 0,5 à 1,4 t MS/ha, permettant de renouer avec des récoltes normales (12-13 tonnes de rendement silo). Plus de rendement, plus de MS et plus d’amidon, ce qui en fait des maïs nettement meilleurs que l’an dernier qui ne faisaient pas de lait. Parmi les chiffres soulignés par BCEL Ouest, il apparaît que les rendements des parcelles sous plastique sont en moyenne supérieurs de 2,1 t MS/ha ; avec des écarts, selon les secteurs, de + 1,3 t MS/ha à + 2,6 t MS/ha. En tout cas, ces chiffres de la campagne 2013 sont bien loin des rendements parfois cités ces dernières années par les promoteurs de la technique. Avec cette nuance que les résultats varient beaucoup en fonction de la parcelle, de l’année, de la date de semis, etc.

[caption id=”attachment_12662″ align=”aligncenter” width=”300″]Rendements maïs selon les secteurs Rendements maïs selon les secteurs.[/caption]

L’ingestion au rendez-vous

Globalement, les conditions météo 2013 ont permis de récolter les maïs dans la fourchette optimale sur le plan matière sèche. « Les premières rencontres nutrition montrent que la consommation des animaux est optimisée pour un taux de MS de plus ou moins 33 % ». Avec une moyenne estimée à 33,5 % MS pour l’ensemble des secteurs de BCEL Ouest, oubliés donc les taux inférieurs à 30 % de 2012 dans les secteurs froids qui avaient pesé sur l’ingestion. « A noter toutefois cette année, des secteurs qui ont souffert du temps sec de septembre. Les maïs n’ont pas mûri mais séché sur pied, avec un impact défavorable sur le remplissage des grains ».

Rendement : attention aux comparaisons abusives

Le rendement moyen de 12,2 t MS/ha peut paraître faible. En fait il s’agit du « rendement rendu au silo ». On différencie bien un rendement au champ qui correspond à la production brute de la culture (utilisé notamment sur les plan de fumure), un rendement silo, mesuré par le cubage et un rendement valorisé qui correspond à la quantité réellement ingérée par les animaux. Car tout au long de la chaîne, du champ à l’auge, les pertes peuvent être conséquentes. Julien Rigaud cite des pertes à la récolte, au tassage et par fermentation qui peuvent représenter entre 5 et 10 % entre le rendement au champ et le rendement silo. Puis des pertes de conservation, liées à l’utilisation et aux refus qui peuvent encore représenter entre 5 et 15 % entre le rendement silo et le rendement valorisé. Soit dans les cas extrêmes, jusqu’à ¼ de la récolte qui disparaît.

Valeur énergétique boostée par l’amidon

Autre particularité du millésime 2013, le taux d’amidon est en moyenne assez élevé (32 %). Julien Rigaud fait observer que 86 % des échantillons ont un niveau d’amidon supérieur à 30 %/kg MS ; 25 % des échantillons ont un niveau supérieur à 34 % d’amidon. En plus de cela, ces maïs sont assez digestibles, ce qui leur confère une bonne valeur énergétique : « 80 % des ensilages ont un niveau UFL > 0,90 ». « Pour rappel indiquons qu’une variation de 0,04 UFL/kg MS (passer d’un maïs à 0,94 UFL à 0,90 UFL) se traduit par une baisse de production de 1,45 litre de lait pour une vache qui ingère 16 kg de MS d’ensilage », chiffre le responsable fourrage de BCEL Ouest, en précisant que ce calcul est réalisé pour une ingestion identique, ce qui ne sera pas forcément le cas « Tout cela nous donne des maïs riches et digestibles », commente le chef produit fourrage en citant une valeur UFL qui atteint régulièrement 0,93 dans les silos. « Leur complémentation azotée sera assurée par de la protéine fermentescible pour valoriser l’énergie disponible sous forme d’amidon ». Sur ces secteurs séchants, il peut cependant manquer d’amidon dans certains silos. « Un apport énergétique complémentaire sera éventuellement nécessaire (maïs grain par exemple) pour pallier le manque d’amidon ». Didier Le Du


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