manifestation-agriculteur-crise-porc-lait - Illustration Les actions des éleveurs costarmoricains se multiplient

Les actions des éleveurs costarmoricains se multiplient

Manifestation Barrages filtrants, police des viandes, visites de grandes surfaces… Les actions d’agriculteurs excédés par la violence de la crise se mettent en place dans toute la Bretagne et ailleurs. 

Emboîtant le pas aux éleveurs normands qui ont bloqué le Mont-Saint-Michel lundi 20 juillet et surtout aux agriculteurs du Calvados qui ont paralysé la circulation dans la région de Caen contraignant Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, à se rendre sur place, les Bretons sont à nouveau passés à l’action ce mardi.

Dans les Côtes d’Armor, mardi 21 juillet, la mobilisation s’est d’abord organisée au niveau de la RN 12. Des dizaines de tracteurs et d’éleveurs se sont retrouvées sur l’aire routière de Carmoran. Peu avant 15 h, les troupes ont commencé à bloquer la voie rapide dans les deux sens pour protester en profitant de l’occasion pour vérifier la provenance des produits alimentaires dans les camions. « En attendant une véritable prise de position de François Hollande, une prise de position ferme qui doit avoir des répercussions immédiates sur les prix aux éleveurs, nous sommes là pour renforcer l’action des Normands », expliquait Didier Lucas, président de la FDSEA 22, au pied du cortège d’engins. Du côté de Lannion, dans la soirée, des rassemblements d’éleveurs se sont déroulés à la sous-préfecture et au niveau de l’hypermarché Leclerc.

24 t de poulet thaïlandais à destination d’une usine du Finistère

Le lendemain, mercredi 22 juillet, les actions s’intensifiaient dans la région de Loudéac et de Guingamp : perturbations de la circulation et barrages filtrants, contrôle de camions à différents endroits, blocage de l’abattoir Socopa-Viandes et de grandes surfaces… « Nous vérifions l’origine des viandes. Nous venons de trouver un camion de 24 t rempli de poulet thaïlandais qui était destiné à une usine de transformation du Finistère… C’est scandaleux de faire ce genre de découverte alors que beaucoup d’éleveurs crèvent de faim en Bretagne et de nombreux poulaillers sont vides dans nos territoires », témoignait Hervé Moël de la FDSEA 22.  Ce camion, c’est sûr, n’ira pas à destination avec sa cargaison…

[caption id=”attachment_3845″ align=”aligncenter” width=”300″]Manifestation : Agriculteurs en colère sur la RN12 Manifestation : Agriculteurs en colère sur la RN12[/caption]

Les premières lectures du Plan d’urgence déçoivent

Ce mercredi était aussi le jour du dévoilement avancé du fameux « Plan d’urgence pour l’élevage » qui était dans les tuyaux. Aux abords des barricades, on ne peut pas dire que les responsables étaient très enthousiasmés à la découverte des 24 points du document. « Nous attendons en urgence des décisions et des actes indispensables à la survie des campagnes. Là, il y a beaucoup de propositions qui n’ont rien à y faire : tout ce qui concerne la méthanisation, le photovoltaïque, la fiscalité… » Il y a bien un volet structurel sur les opérations à l’export qui peut être relié à la maîtrise des marchés et aux débouchés des filières… Et 10 millions sur la promotion des produits. « Mais ce n’est  pas ce qui est attendu », martèlent des manifestants. Sur les mesures d’urgence, le Plan avance une « affirmation de poursuivre le travail pour faire respecter les hausses de prix sur lesquelles se sont engagées les industriels et la distribution. Mais de quelle manière ? On n’entrevoit aucun moyen ou outil réglementaire concret pour faire respecter ces engagements. » Au total, c’est 600 millions d’euros annoncés… « Mais attention, rappelle un syndicaliste, 500 millions concernent en vérité du crédit bancaire avec des prêts de trésorerie et de la restructuration de la dette… Cela  rappelle certaines mesurettes du printemps dernier qui n’ont rien réglé… » Toma Dagorn


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