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Safer : Arrêter de gaspiller le foncier

L’assemblée générale de la Safer Bretagne a été l’occasion de débattre sur le renouvellement des générations en agriculture.

La moitié des agriculteurs en activité atteindront l’âge de la retraite dans 10 ans. Dans ce contexte, la Safer entend jouer son rôle d’aide aux porteurs de projets en milieu rural. « 1,6 % de la SAU des cantons fait l’objet d’une vente en Bretagne. Ce chiffre illustre le dynamisme de la région, le niveau national s’établissant à 1,23 %. L’Ouest est le secteur possédant le plus fort turn over, avec l’arc méditerranéen », introduit Thierry Couteller, directeur des opérations foncières à la Safer. Les acquisitions de la société se montent à 4 607 ha, pour 4 710 ha rétrocédés. 2 240 ha ont servi à l’installation de jeunes agriculteurs. « 3 935 ha ont été achetés à l’amiable. Les surfaces acquises par préemption restent des mesures exceptionnelles, à hauteur de 672 ha en 2014, soit 14 % », poursuit-il.

Supprimer les parkings

Le renouvellement des générations en agriculture était le thème choisi pour alimenter une table ronde, avec la perte de l’espace agricole en toile de fond.  « La Safer a joué son rôle en alertant sur le gaspillage du foncier. Quand les terres sont classées en zone à urbanisée, la Safer ne peut plus intervenir. La décision d’urbanisme est l’exclusive responsabilité des élus locaux. Ils doivent choisir de classer ces terres : on a sanctuarisé les bois, on devrait avoir le même type de classement sur le foncier agricole », explique Emmanuel Hyest, président de la fédération nationale des Safer. Il ajoute : « Les zones urbaines sont consommatrices des meilleures terres. Dans la construction d’une nouvelle zone commerciale, qu’est-ce qui justifie la construction de parking ? En région parisienne, les nouveaux projets disposent de parkings souterrains ou aériens ».

Cette concurrence sur le foncier, Jean-Paul Riault, président des JA Bretagne, la perçoit. « Peu importe l’orientation de la production de l’exploitation, l’objectif est de mener une structure vivable, viable et transmissible. Nous subissons une grosse pression des villes sur ces terres agricoles, alors que les agriculteurs en auront besoin dans le futur pour des installations, mais aussi pour conforter le revenu d’exploitations existantes ». La Safer doit continuer à mettre en place des systèmes de régulation, sous peine de voir disparaître certaines structures. « Nous étions avant dans une relation de proximité, il y a maintenant des capacités financières très importantes. L’agriculteur moyen ne serait plus présent sur le marché sans des structures comme la Safer », conclut-il. Fanch Paranthoën


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