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Viande bovine : Des prix bas dans un marché porteur

Le contexte a de quoi « frustrer les éleveurs », a déclaré, le 12 mai, Dominique Daul, vice-président de la Fédération nationale bovine (FNB) en amont de la table ronde organisée entre les membres de la filière. Une réunion, initiée par Stéphane Le Foll, qui a réuni les acteurs de la filière bovine pour faire le point sur les difficultés des éleveurs et dresser des perspectives. « Mais on n’est pas arrivé à un accord », a affirmé le ministre.

Moins 60 ct en deux ans

Depuis le 6 mai au soir, plusieurs abattoirs ont été bloqués par des éleveurs sur toute la France, comme à Trémorel (22). Pour Guy Hermouët, vice-président de la Fédération nationale bovine (FNB), les éleveurs en ont assez de voir le prix de la viande issue de races allaitantes au prix de la viande issue de vache laitière. « Aujourd’hui, la viande bovine de vache allaitante est payée au producteur 60 centimes de moins au kilo qu’il y a deux ans », dénonce-t-il.

Stéphane Le Foll a  annoncé la nomination d’un inspecteur général dédié aux problématiques d’export. Il a rappelé que cette organisation est « nécessaire pour permettre aux producteurs français de remporter les appels d’offre en restauration collective ».
Par ailleurs, le ministère se mobilise pour l’ouverture de nouveaux marchés à l’export et compte sur la responsabilité des professionnels pour conquérir de façon durable de nouveaux marchés.
Le ministre a donné rendez-vous à l’ensemble de la filière dans un mois. Il attend des propositions concrètes et en appelle à la responsabilité de chacun.

Offensive à l’export

Dans un contexte où la demande mondiale en viande devrait croître, les difficultés supportées par l’élevage allaitant restent difficilement acceptables par les producteurs. Et cela d’autant plus que la France devrait retrouver très bientôt un statut de pays à « risque négligeable » vis-à-vis de l’ESB et donc pouvoir conquérir des marchés à l’export. À l’image des producteurs de lait, les éleveurs de vaches allaitantes trouvent les industriels peu combatifs sur ces marchés exports.

Effet négatif de la Pac

« En France, les prix sont plus bas que dans les pays européens voisins. Les industriels français tirent volontairement les prix à la baisse », estiment les syndicalistes. Et de faire observer que « très présents sur le marché européen, ils exportent ainsi plus facilement au sein de l’UE. S’ils devaient conquérir d’autres marchés exports, cela ferait un appel d’air qui permettrait aux prix à la production de remonter en France. Une situation plus compliquée à gérer pour les industriels ».
Difficile cependant d’analyser la stratégie de grands groupes comme Bigard. Jean-Pierre Fleury, président de la FNB, commente de son côté la stratégie de ce type d’industriel : « Ils sont assis dans un pré et cueillent l’herbe jusqu’à ce qu’il y en ait plus, sans aucune anticipation. » Pour sa part, le ministre de l’Agriculture, qui reproche à l’aval son indivi- dualisme, demande aux membres de la fiilière de « travailler de manière plus collective. »
Dominique Daul insiste quant à lui sur les trésoreries exsangues des éleveurs, surtout des engraisseurs. « Il y aura des cessations d’activité dans un an. Il y en a déjà. Nous savons qu’avec la nouvelle Pac, nous allons perdre 0,25 €/Kg carcasse dans les cinq prochaines années. S’il n’y a pas de revalorisation des prix, nous allons vers des dépôts de bilan ».
Et le vice-président de la FNB d’interroger : « Que veut-on en France aujourd’hui ? Condamne-t-on la France à être seulement naisseur ? »

Corriger les dérives

Les conclusions devraient être connues prochainement sur le plan de contrôle demandé par le ministre de l’Agriculture sur le système des cotations. Objectif : corriger les éventuelles dérives pour que les cotations reflètent fidèlement l’état du marché. Une mission sera diligentée de façon à évaluer l’impact de l’étiquetage des viandes en libre-service dans la grande distribution sur les achats du consommateur et les politiques d’achat des enseignes auprès des abatteurs.


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