Le conseil vu du ciel, une success story à confirmer

Drones, satellites et capteurs jouent et joueront un rôle prépondérant dans le conseil aux agriculteurs. Leur progression est phénoménale, mais là aussi l’interprétation des données n’est pas toujours aisée.

En 2014, 100 000 hectares ont été survolés par les drones, selon Airinov, société de services de drones en agriculture. Farmstar, service d’imagerie spatiale et d’expertise agronomie, couvre plus de 665 000 hectares en 2014, en pilotage par satellites. « L’utilisation des satellites en agriculture a commencé dans les années 1980 », explique Frédéric Baret, chercheur spécialisé dans la télédétection à l’Inra. En trente ans, les capteurs transportés par ces satellites ont aussi embarqué à bord d’avions, de tracteurs et dernièrement de drones. Tous ces engins sont des moyens de transport moins importants que les capteurs qu’ils transportent. Ces derniers sont des caméléons.

Un GPS sur le vieux tracteur

Embarqués sur des tracteurs, ils peuvent moduler les apports azotés moyennant une « simple » adaptation des machines agricoles. Jean-Baptiste Bruggeman, agriculteur dans l’Aube, un adepte pionnier des drones, témoigne : « J’ai fait installer un GPS sur mon vieux tracteur, fait réaliser un court-circuitage du pulvérisateur pour moduler les apports azotés… Quand je veux pulvériser, je n’ai qu’à brancher la clé USB ». Dans cette clé, les cartographies établies par le drone sont utilisées pour moduler directement la dose d’azote à apporter à chaque plante.
Contrairement aux satellites plus anciens, les drones font leurs premiers pas dans le monde agricole… mais des pas de géants. En 2013, 20 000 hectares étaient survolés par ces « robots » dits « avion » ou « hélicoptère ». En 2014, c’était cinq fois plus. « Les perspectives sont étourdissantes », ajoute Romain Faroux, cofondateur d’Airinov.

Différencier les vents

Selon Alain Waymel, directeur de la Chambre d’agriculture de la Somme, « on n’oppose pas satellites et drones. Le drone deviendra, a minima, un ajustement des technologies satellitaires », soutient-t-il en s’appuyant sur l’exemple des nuages qui peuvent parasiter les photos par satellite. Pour l’heure, Farmstar et ses satellites restent plus familiers aux agriculteurs que les drones qui doivent encore faire leurs preuves.
Et pour les deux types d’équipements, si les capteurs ont une certaine maturité, c’est plutôt l’algorithme d’interprétation qu’il reste à améliorer. Autrement dit : la traduction du signal du capteur en grandeur agronomique n’est pas évidente. Par exemple, il est difficile pour des capteurs de faire la différence de vert entre les adventices et la plante cultivée. Reste que les agriculteurs ne sont pas les seuls séduits par ces robots volants. Le 24 février, l’assureur Groupama a annoncé, dans un communiqué de presse, s’être associé à Airinov pour assurer les drones agricoles eux-mêmes, mais aussi pour améliorer le suivi des dégâts subis par des intempéries par exemple.


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