emploi-porc - Illustration Formés pour travailler en élevage de porc

Formés pour travailler en élevage de porc

Ils étaient mécaniciens, maçons ou demandeurs d’emploi. Recrutés par Pôle emploi et l’AEF et formés à l’Ifip pendant 3 mois, ils briguent des postes de porchers.

Une trentaine de candidats mobilisés par Pôle Emploi en septembre dernier ont été accueillis au Space par des professionnels du secteur porcin.  Ils ont ensuite effectué des visites d’élevage, rencontré des éleveurs et des salariés. Ils ont travaillé pendant deux semaines en porcherie. Un bon moyen d’appréhender le métier et de mettre leur motivation à l’épreuve.  Quelques mois plus tard, 13 d’entre eux achèvent une formation de trois mois à Romillé (35), à la station expérimentale de l’Ifip (Institut du porc). Un taux de réussite très satisfaisant, selon Valérie Heyser, de l’AEF (association emploi formation) d’Ille-et-Vilaine.  Ce n’était pas gagné compte tenu de la diversité des profils des candidats, qui, pour la majorité, ne connaissaient pas le milieu agricole. Aurélie, titulaire d’une maîtrise d’art plastique, en est un bon exemple : « J’ai trouvé un équilibre en élevage.  J’apprécie la diversité des tâches ». Sans cette proposition de Pôle Emploi, elle n’aurait pas imaginé travailler en élevage et surtout, répondre à une annonce d’offre d’emploi dans le secteur agricole. Comme ses collègues stagiaires, elle alterne entre cours théoriques en salle et pratiques sur l’élevage de Romillé, 3 jours par semaine. Les 2 autres jours, ils travaillent en élevage, chez des tuteurs de formation. Après 8 semaines de ce régime, les stagiaires vont entamer la dernière ligne droite : un stage de 3 semaines chez des employeurs potentiels.  Un bon moyen de décrocher un emploi à temps plein, en contrat à durée indéterminée, après, parfois, des périodes de galère.

Des besoins de salariés qualifiés

José, 45 ans, en avait marre du travail dans le bâtiment et de la maçonnerie. « J’avais songé à devenir paysagiste, mais il y a peu de débouchés. La formation en porc m’a séduit car j’apprécie le contact avec les animaux. » Thiéfaine, titulaire d’un BTS dans le secteur équin, est agréablement surprise par le niveau technologique de l’élevage de porc. Louis-René, après une bonne expérience en porcherie, souhaite créer son propre élevage au Cameroun. Tous se disent prêts à devenir porchers. La formation, courte et qualifiante, les a préparés à effectuer les gestes et à comprendre les objectifs des différentes conduites. « Je veux savoir ce qui se produit chez la truie quand je lui injecte du planate pour déclencher la mise-bas », explique Bernadette, titulaire d’un bac S. « Je ne veux pas être une simple exécutante. »  L’occasion pour Marie-Christine Touchais et Éric Rouault, éleveurs en Ille-et-Vilaine et membres du comité de pilotage de la formation, de rappeler les besoins de la filière. « Nous recherchons des porchers et des salariés  capables d’évoluer pour prendre des postes à responsabilité dans nos élevages. Le renouvellement des chefs d’exploitation est également à prendre en compte. » Même si le nombre de candidats devient supérieur au nombre d’offres agricoles, il reste insuffisant pour pourvoir rapidement les postes. Les différents partenaires* du projet de formation sont décidés à renouveler l’opération. Bernard Laurent

*AEF, Cooperl, Triskalia, Chambre régionale d’agriculture, Ifip, Fafsea, Pôle Emploi, Fonds de sécurisation des parcours professionnels.


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