investissement-exploitation-ovin - Illustration Ovin : un retour rapide sur investissement

Ovin : un retour rapide sur investissement

Entre exploitation qui se libère ou création d’atelier, les opportunités d’installation sont nombreuses en production ovine dans la région.

S’installer en production ovine, une opportunité. C’est le thème développé au Space, à Rennes (35) lors d’un après-midi dédié à l’installation. Car pour pérenniser la filière et assurer le renouvellement intergénérationnel, de nouveaux ateliers ovins sont à créer ou à reprendre sur le Grand-Ouest.

Des prix porteurs

Cette production, souvent méconnue, a des atouts : elle présente avant tout une bonne rentabilité et un retour rapide sur investissement grâce à un cycle de production court et des besoins en capitaux modérés. En exploitation spécialisée ou comme atelier complémentaire, la production de viande ovine constitue « un bon compromis entre niveau de rémunération du travail et montant des investissements », rappelle Audrey Désormeaux, animatrice de la Fédération nationale ovine (FNO). Mais l’investissement est nécessaire pour diminuer la pénibilité du travail et dégager de bons résultats techniques. La conjoncture est favorable : « Les marchés sont porteurs, une tendance qui devrait perdurer dans les années à venir ».

La demande est présente, la France ne produit que 40 % de la consommation. Les grands pays exportateurs (Grande-Bretagne, Nouvelle-Zélande) ont réorienté leurs exportations vers d’autres marchés (Nord-Europe, Asie), limitant la pression des importations et laissant des « disponibilités sur l‘Europe, avec des prix attractifs. » Des prix qui sont, de plus, sécurisés en Bretagne par des démarches qualité. À cela s’ajoute la revalorisation des aides couplées destinées à la production ovine dans le cadre de la Pac 2014-2020, un point sécurisant qui consolide les chiffrages de projets.

Une filière qui innove

Spécificité ovine, c’est la première filière animale à « avoir mis en place un accord professionnel via la contractualisation, du moins sur les volumes. » Cette innovation se retrouve aussi du côté de nouveaux outils de financement pour compléter les systèmes actuels, permettant ainsi des installations sans apport financier personnel. « L’outil proposé, Labeliance agri, même s’il ne répond pas à toutes les situations, permet de financer du capital d’exploitation, pour une durée déterminée », soulageant un jeune installé pendant les premières années. Carole David

L’avis de :

Aline Pineau à Le Fuilet (49)

J’ai créé un élevage ovin sur 60 ha, à Le Fuilet (49), en 2010, après 15 années de salariat dans la gestion. Si mon projet comptait 450 brebis, actuellement,  je n’en ai que 350. Le troupeau est composé de 2 races (Romanes et Bleu du Maine). Les 328 mises-bas sur 3 périodes, permettent une répartition annuelle des ventes, les agneaux sont vendus à une OP. La construction de la bergerie et les outils de contention ont été mes premiers investissements.

Montant des investissements : 212 000 €

  • bergerie 95 000 €
  • matériel : 37 000 €
  • cheptel : 40 000 €
  • foncier : 23 000  €
  • clôtures : 12 000 €

Le système, basé sur la valorisation de l’herbe, exige aussi la mise en place de 12 km de clôture, travaux toujours en cours… Quand on s’installe, on est pressé de voir arriver les animaux. C’est une erreur. Il faut prendre le temps d’aménager ses bâtiments, au risque d’être dans du provisoire qui va durer. Il faut rechercher un équilibre entre le montant de l’installation et les conditions de travail. Et dans le chiffrage prévisionnel, il ne faut pas sous-estimer les petits équipements qui « consomment » de la trésorerie.

Anthony Civel à Molac (56)

Installé en 2008, sur l’exploitation familiale, j’ai arrêté les vaches laitières et spécialisé l’exploitation en viande ovine, avec un troupeau de 350 brebis (Roussin de la Hague et Rouge de l’Ouest). Ce troupeau est en voie d’absorption en race vendéenne par la voie mâle. Depuis l’installation de ma compagne en 2012, 50 brebis lacaunes ont permis de créer un atelier de transformation laitière et de vente directe.

Montant des investissements : 144 200 €

  • bergerie (aménagement) 33 400 €
  • matériel : 41 700 €
  • cheptel : 50 800 €
  • clôtures : 12 200 €

Mon objectif est d’avoir un système simple, vivable et durable avec le minimum d’intrant. Le mouton convient parfaitement à mon système, avec des terres précoces au printemps et portantes l’hiver. Le parcellaire groupé, la maîtrise d’un système herbager économe sur 44 ha accessibles, ainsi que le montant de l’installation sont les trois points forts de mon exploitation. Mais je dois encore progresser sur la maîtrise sanitaire des animaux, stabiliser la productivité à 1,5 agneau par brebis et optimiser les mélanges céréaliers.


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article