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Repérer les brebis vides

Identifier les brebis non-gestantes représente un enjeu économique important.

Pour réalloter, ne pas perdre de temps, réintroduire les animaux dans le lot de lutte suivant et veiller à alimenter correctement des lots homogènes d’animaux gestants, le repérage des brebis vides reste un préalable incontournable de gestion du troupeau. Et ce, d’autant plus dans une production où le taux de fertilité est un des principaux facteurs de variation du nombre d’agneaux vendus par brebis. Selon Laurence Sagot, de l’Institut de l’Élevage, une brebis vide non détectée entraîne un manque à gagner estimé à 80 € minimum par an. Et sans repérage et gestion stricte de réforme, la proportion de femelles infertiles augmenterait d’année en année.

Le recours à l’échographie

L’échographie se pratique 40 à 42 jours après le retrait du bélier du lot (pour une bonne fiabilité du diagnostic). Lors du passage au constat de gestation, les brebis vides qui ont droit à une seconde chance sont systématiquement identifiées. Les femelles qui sont à réformer sont immédiatement sorties du lot. Le coût de l’acte d’échographie se chiffre autour d’un 1 € par brebis (sans le dénombrement des agneaux), pour une cadence de l’intervention de l’ordre de 60 à 80 brebis par heure, selon la contention. Un investissement qui peut être très vite amorti avec une conduite plus économique. « La complémentation des gestantes est ainsi adaptée et le temps de présence des animaux improductifs limité », explique Pascal Berthelot, technicien en charge des échographies à Ovi-Ouest.

Pas de pitié pour les «récidivistes»

Quel que soit le mode de détection des animaux vides, il est recommandé :

  • d’accorder une seconde chance aux brebis adultes vides sur une mise à la reproduction de contre saison et les agnelles quelle que soit la période de lutte,
  • de réformer systématiquement les « récidivistes » (quel que soit leur âge) et les brebis adultes vides sur lutte naturelle d’automne.

Tri à l’agnelage ou à la mise en lutte

Pour un tri réalisé à la fin de l’agnelage, la même sélection des animaux peut être appliquée. « Elle sera d’autant plus facile à mettre en œuvre que les brebis gestantes n’auront pas été mélangées aux femelles allaitantes », précise Laurence Sagot. Cette pratique exige d’identifier les brebis qui auraient perdu leurs agneaux (avorton et mort-né) et qui sont alimentées avec les brebis gestantes. Si le tri des brebis improductives est réalisé lors du sevrage ou bien à la constitution des lots de la lutte suivante, l’exploitation du carnet d’agnelage reste la solution la plus rigoureuse. Cette méthode exige de disposer d’un inventaire des brebis mises en lutte par lot afin de déduire, par différence, les brebis qui n’ont pas mis bas.

Des animaux en reprise d’état corporel

Pour optimiser la fertilité, la brebis vide doit être en reprise d’état lors de sa réintroduction dans un lot à la lutte. « Pour cela, si besoin, sa note d’état corporel doit passer à 2,5-3, mais sans tomber dans les excès », insiste Mélanie Bauer, technicienne ovin à Ovi-Ouest. Un « mini-flushing » peut alors s’avérer nécessaire à l’herbe ou en augmentant de 200-300 g la quantité de céréales distribuée par jour, pendant quelques semaines, le temps d’assurer aussi la nidification du fœtus.

Suivre l’historique avec des logiciels

Dans tous les cas, il est utile de noter les numéros des brebis vides. Le repérage des brebis vides est facilité par l’utilisation d’un logiciel de gestion du troupeau. L’identification électronique permet de gagner en rapidité et de fiabiliser l’ensemble des informations. Ce suivi de la carrière de l’animal, via l’informatique ou le carnet d’agnelage, permet de prendre la bonne décision sur un animal présentant ultérieurement des problèmes de fertilité. Car la mémoire n’est pas forcément infaillible lors de gestion de grands troupeaux… Carole David


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