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Azote : le choix des leviers

En moyenne, chaque hectare de SAU perd 37 kg d’azote par an en Bretagne. Un chiffre tendanciellement en baisse.

Personne n’a intérêt à voir l’azote « fuiter ». Pour la qualité de l’eau, d’abord. Pour le portefeuille de l’agriculteur, ensuite. Car toute unité d’azote qui part dans l’eau représente un manque-à-gagner. Soit en coût direct lorsqu’il s’agit d’azote minéral acheté. Soit en coût indirect parce que les unités d’azote qui sont lessivées échappent aux plantes, ce qui suppose un rendement potentiellement perdu.

Dans le sillage du chantier de la préservation de la qualité de l’eau, l’Inra, le Creseb (Centre de ressources et d’expertise scientifique sur l’eau en Bretagne) et Agro Campus ont élaboré un ensemble de fiches destinées aux agriculteurs désireux d’améliorer leurs pratiques. Ces fiches abordent les leviers à portée de tous pour réduire les pertes d’azote dans les élevages, à l’échelle de l’atelier, de la parcelle et de l’exploitation.

Beaucoup de pertes

Selon les modalités de gestion des effluents, les fuites vers l’environnement – y compris sous forme gazeuse – varient en effet énormément : de 30 à 75 % de l’azote rejeté par les animaux. En élevage bovin, la gestion fine de l’alimentation permet d’améliorer l’efficience azotée. Aujourd’hui, cette efficience est très faible selon les données de l’Inra : 19 % en jeune bovin, 17 % en vache allaitante, 23-25 % en vache laitière. La solution souvent évoquée pour diminuer les rejets est d’utiliser préférentiellement des fourrages pauvres en protéines : alimentation à base de maïs-ensilage et supplémentation à base de concentrés de soja, et éviter l’alimentation par fourrages verts, légumineuses ou ensilage d’herbe (Ferchaud, 2006). Reste que si l’efficacité de l’azote à l’échelle de l’animal est améliorée avec ces pratiques, elle ne l’est pas à l’échelle de l’exploitation (Peyraud, Cellier et al., 2012) : « Les pertes sont moindres dans des systèmes d’élevage présentant la plus grande part de prairies dans la SFP (notamment prairies permanentes) ».

En porc, l’amélioration génétique de l’efficience azotée (ratio entre l’azote contenu dans les produits animaux et l’azote provenant des apports alimentaires ) a déjà permis de réduire les quantités d’azote excrétées par l’animal de 30 % en 25 ans. Les leviers en lien avec l’alimentation montrent leur efficacité : diminution du taux de protéines et contrôle du bilan électrolytique des aliments, alimentation biphase et multiphase, utilisation d’additifs dans les aliments, etc. La gestion de la chaîne des effluents a également une forte incidence sur les pertes. Les pertes d’azote en filière lisier sont moins importantes qu’en filière fumier. Le compostage a tendance à accentuer ces pertes. L’évacuation rapide et le traitement des lisiers permettent de réduire les pertes d’azote. Didier Le Du


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