moutarde_trefle-incarnat - Illustration Soigner l’implantation des couverts d’interculture

Soigner l’implantation des couverts d’interculture

La technique d’implantation optimale dépend des espèces de couvert d’interculture choisies. Une installation réussie commence par un semis adapté avec le matériel présent sur l’exploitation.

Beaucoup d’espèces sont adaptées à un semis de fin août – début septembre. Cette période permet de réaliser au préalable des faux semis qui contribueront à la maîtrise des mauvaises herbes mais également à la lutte contre certains ravageurs (limaces, zabres, taupins…). A cette période, la plus forte probabilité de retour des pluies réduit aussi les risques d’échec à l’implantation. Une implantation plus précoce, de juillet – début août, limite les possibilités de déchaumage et expose davantage à la sécheresse. Elle ne sera recommandée que dans le cas d’une interculture courte – avant une céréale à paille par exemple.

Une espèce, une date

Quelques espèces, comme le moha, le sarrasin ou le niger, doivent être semées plutôt avant la mi-août, si l’on veut obtenir un développement satisfaisant, du fait de leurs besoins élevés en température et lumière et de leur grande sensibilité au gel. A noter, ces espèces sont particulièrement sensibles aux limaces. Les légumineuses ont également besoin d’être semées tôt, mais avec des nuances entre espèces. La lentille fourragère, la vesce pourpre, la féverole ou le pois fourrager montrent dans notre région de bonnes vigueurs au démarrage, avec de bonnes implantations en semis de fin août – début septembre.

Au-delà de la mi-septembre, privilégier les céréales (seigle, avoine…) ou la navette qui peuvent se développer suffisamment et supporter les gelées d’automne.
La réussite du couvert exige un minimum de soin au semis, plus ou moins marqué selon les espèces. Il faut donc trouver le bon compromis pour réussir le couvert, tout en maîtrisant les coûts d’implantation.

Semer sur sol déchaumé

Un déchaumage superficiel (5 cm maxi avec rappuyage), juste après la moisson, facilite la décomposition des résidus du précédent et améliore le contact sol-graine. Et surtout, il contribue au désherbage en détruisant les mauvaises herbes déjà levées et en réalisant un faux-semis, à condition de bénéficier de pluie suffisante entre déchaumage et semis du couvert. On limite ainsi les repousses dans le couvert. Intervenir rapidement après moisson permet de profiter de l’humidité résiduelle du sol. On sèmera ensuite le couvert 2 à 4 semaines après en se calant sur les prévisions de pluie.

Adapter la technique de semis à la taille des graines

La profondeur optimale de semis dépend de la taille des graines. Les petites graines se satisfont d’un semis à la volée, en particulier celles qui valorisent la pluie même en étant peu enterrées comme la plupart des crucifères. Attention, certaines graines ne sont pas adaptées au semis au centrifuge en grande largeur en raison de leur petite taille et/ou de faible densité – ray-grass, niger, phacélie, moutarde brune et trèfles.

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Les plus grosses graines céréales, certaines légumineuses comme les vesces et la lentille nécessitent d’être suffisamment enterrées (2-3 cm) et rappuyées. Le semis en combiné avec une herse rotative + semoir est coûteux mais convient à tout type de graines. La herse permet de détruire une bonne partie des repousses levées.
Le semis à la volée, couplé au déchaumage, est une technique d’implantation économique qui peut être adoptée pour les crucifères, le ray-grass d’Italie ou la phacélie.
Dans tous les cas, il est important de bien rappuyer après semis à l’aide d’un rouleau par exemple pour garantir le contact sol / semences.

Humidité du sol préservée en semis direct

Cette technique requiert un semoir spécifique. La faible perturbation du sol et le mulch restant en surface maintiennent l’humidité du sol et limitent les levées d’adventices. En revanche, cette technique ne permet pas de freiner le développement des limaces ou des rongeurs ni de gérer les repousses et vivaces.
Le semis à la volée sous la coupe est quant à lui à réserver aux intercultures courtes, entre 2 céréales par exemple. En effet, l’implantation très précoce du couvert expose à une montée à graine rapide en début d’automne. Les espèces adaptées à cette technique peu coûteuse sont les petites graines de crucifères, trèfles ou niger. Aravalis – Institut du végétal


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