Robot : penser «travail » avant tout

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Une étude Cogedis Fideor compare des exploitations laitières équipées d’un robot de traite avec des élevages munis d’installations de traite classiques.

Les motifs qui incitent les éleveurs à réfléchir à l’installation d’un robot de traite sont nombreux et sont souvent liés à la difficulté d’employer de la main-d’œuvre qualifiée.

3 % de lait en plus

Avec 500 L/VL/an en plus, les systèmes robot augmentent leur production laitière de 3 % sur une année. Le recours aux concentrés est plus important et se fait au détriment des fourrages. La fréquence de traite est également plus élevée et le chargement progresse de 0,16 UGB/ ha. En revanche, le taux de renouvellement augmente de 3 points ; les problèmes d’adaptation ou de conformation des animaux pourraient en être l’origine. La productivité de la main-d’œuvre est un élément recherché pour les détenteurs de robot. Une précédente étude a mis en évidence 35 % de litrage supplémentaire par UTH dans ces élevages. Mais l’organisation du travail change de façon radicale et les agriculteurs doivent s’y préparer ; il ne faut pas sous-estimer le temps de maintenance, d’analyse des alertes ou d’observation des animaux. Au final, l’installation du robot permet en moyenne de gagner entre 10 et 15 h de temps de travail par semaine, soit l’équivalent d’une traite par jour.

1 robot pour 60 vaches

Un robot est nécessaire pour 60 vaches maximum, avec un quota de 400 000 à 500 000 L. Au delà, il est conseillé d’installer une deuxième stalle. Son coût d’achat est estimé entre 120 et 150 000 € par unité. Des installations d’occasion sont disponibles entre 80 et 100 000 €. Les dépenses supplémentaires liées aux travaux d’aménagement se greffent au coût d’achat. Il faut ajouter à cela les frais de maintenance, d’énergie et de consommables qui se chiffrent entre 8 et 10 €/ 1000 L de lait. Dans le cas du départ d’un associé, les annuités bancaires liées à l’arrivée d’un robot remplacent les prélèvements privés de la personne sortante. Avant de se lancer dans cette aventure, il est fortement préconisé de visiter des élevages équipés et de faire le point sur les évolutions de son exploitation.

L’investissement pèse sur les charges

Pour un troupeau de 50 vaches, 50 000 € sont à débourser en plus pour l’achat d’une unité robotique par rapport à une salle de traite classique. Le surcoût de production se monte à 37 €/ 1 000 L sur la campagne 2012/2013 dont 18 € sont dus à une utilisation plus importante de concentrés. Ce surplus n’est pas compensé par la moindre utilisation des fourrages qui ne réduit le surcoût global que de 4 € / 1 000 L. Les charges de structure sont également impactées. L’acquisition du robot augmente les postes d’amortissement de 30 %, et peut affecter indirectement les amortissements bâtiments si une construction ou un aménagement est nécessaire.

En raison de l’investissement, les frais financiers sont à la hausse également. Au final, les charges de structure progressent de 24 €/ 1 000 L et pèsent fortement sur le coût de production. L’installation du robot est une véritable décision stratégique pour l’exploitation. Son lot d’avantages, son coût pèse sur les charges mais cette dépense supplémentaire est à comparer à l’embauche d’un salarié (environ 28 000 €/ an). Le robot dispense de traite mais pas du surcroit de travail sur les autres ateliers dû au départ d’un salarié ou à l’agrandissement de l’élevage. Emmanuel Etesse/Cogedis Fideor


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