Semer vite et bien des céréales sous couvert

Après récolte, Nicolas Thépaut implante l’été des couverts courts qui favorisent la vie de ses sols avant le semis direct de céréales en octobre. 

Quatre homme dans un champ de blé à l'automne.  - Illustration Semer vite et bien des céréales sous couvert
Sébastien Lhermite, conseiller en agronomie à la Chambre d'agriculture, présente le blé semé sous couvert court. | © Paysan Breton – T. Dagorn

Nicolas Thépaut a repris seul, en 2016, l’exploitation de ses beaux-parents à Bon-Repos-sur-Blavet. « La production laitière avait été arrêtée deux ans avant mon installation », précise-t-il. Spécialisé en productions végétales, le Costarmoricain conduit aujourd’hui 100 ha de céréales, 25 ha de légumes industrie (petits pois, épinard, pomme de terre), auxquels s’ajoutent 10 ha de maïs ensilage, 20 ha de colza et 20 ha de cultures de sélection (10 ha de féverole, 10 ha de fétuque). En parallèle, pour valoriser les bâtiments d’élevage du site, il engraisse pour Eureden une centaine de génisses Ejendu, des croisées Holstein x Limousin, issues de troupeaux laitiers bretons. « Les animaux arrivent sevrés et repartent vers l’âge de 18 mois à un poids carcasse de 330-340 kg. » Outre la surveillance, cet atelier ne réclame qu’une heure d’astreinte par jour pour distribuer à la mélangeuse la ration constituée d’ensilage de maïs et de céréales de la ferme.

Respecter le sol

Travaillant seul sur une exploitation qui comptait trois associés avant lui, Nicolas Thépaut se devait de trouver des solutions techniques pour économiser du temps de travail. Mercredi 26 novembre, dans le cadre d’essais de différentes espèces (phacélie, tournesol, moutarde blanche, nyger, chia, moha) et associations de couverts courts menés chez lui avec la Chambre d’agriculture, il a présenté du blé semé sous couvert en un seul passage sans glyphosate.

L’agronomie est devenue une passion

« Je suis issu d’une formation en machinisme. J’ai toujours aimé le matériel. Cela a été ma porte d’entrée vers la pratique de l’agriculture de conservation des sols. » Et de poursuivre : « Rapidement, l’agronomie est devenue une passion. À partir du moment où tu prends conscience que le sol est vivant et pas mécanique, tu comprends qu’il faut le respecter. Cela donne aussi du sens à notre métier. Au fil des années, on allonge les rotations et les rendements s’améliorent. »

En 2026, Nicolas Thépaut prévoit d’introduire le lin (semence et fibres) : « Il y a une filière locale. C’est aussi une culture structurante qui va diversifier mes rotations à la place du maïs grain, mal valorisé. »

Toma Dagorn

9 L de gasoil/ha pour implanter un blé

« La saison la plus agréable est l’automne car je peux tout faire tout seul », explique Nicolas Thépaut qui poursuit sur ses terres à potentiel la réduction du travail du sol initiée par son beau-père. Entre le 15 et le 20 octobre, il a implanté 75 % des 100 ha en céréales en semis sous couvert (ne restaient que les surfaces derrière maïs ensilage et grain à gérer). En un passage, avec son 195 cv devant son semoir Speedliner Kuhn de 4 m acheté d’occasion en co-propriété avec un voisin… « J’implante 20 ha par jour. Je consomme 9 L/ha, tout confondu, parcelles en pente incluses. » En peu de temps, le couvert a décompacté le sol et permet d’intervenir plus tôt après la pluie. « Avec le temps, je n’ai plus peur d’y aller en conditions humides. » L’économie de gasoil, de temps de travail et de besoin en main-d’œuvre rentabilise facilement le prix de la semence des couverts et l’achat du semoir (25 000 €, à l’étranger, il y a trois ans). L’outil sème 400 ha par an (céréales, colza, féverole, couverts…).


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