Inondations : comment rendre votre exploitation plus résiliente ?

Les épisodes d’inondation, parfois soudains, sont devenus une réalité pour de nombreux agriculteurs bretons. Chaque heure gagnée et chaque mesure anticipée comptent. Si les ouvrages publics (digues, bassins de rétention, zones d’expansion des crues ) jouent un rôle essentiel, la protection passe aussi par des actions concrètes à l’échelle de l’exploitation. Ces gestes peuvent limiter les dégâts et accélérer le redémarrage après la catastrophe. Groupama vous conseille.

Un homme dans un champ de culture inondé parle au téléphone avec les bras au ciel - Illustration Inondations : comment rendre votre exploitation plus résiliente ?
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La première étape, c’est l’organisation. Un plan d’urgence bien pensé devient votre mode opératoire en cas de crue. Il définit qui fait quoi avant, pendant et après l’événement : surveillance météo, protection des équipements sensibles, évacuation des personnes et des animaux si nécessaire, puis remise en état avec une priorisation des tâches et des ressources. Ce document, peu coûteux à élaborer, peut ensuite être adapté à d’autres aléas comme les tempêtes ou les épisodes neigeux. Pour alimenter cette veille, deux sites sont incontournables : la Vigilance Météo-France, mise à jour deux fois par jour pour les phénomènes « pluie-inondation » ou « vagues-submersion », et Vigicrues, qui suit les niveaux des principaux cours d’eau. Définir des seuils d’alerte et des procédures internes claires permet d’agir vite : poser des batardeaux, occulter les aérations basses, sécuriser les produits dangereux, couper certains circuits électriques, mettre à l’abri le personnel. Après l’événement, il faut assécher, nettoyer, diagnostiquer les réseaux, documenter les dommages pour l’expertise et planifier le redémarrage par étapes.

Adaptations techniques

Au-delà de l’organisation, des adaptations techniques peuvent faire la différence. Limiter les entrées d’eau dans les bâtiments est une priorité : prévoir des dispositifs pour la pose rapide de batardeaux, installer des clapets anti-retour sur les réseaux, colmater fissures et joints défectueux. Dans les zones entièrement inondables, aménager un espace refuge accessible de l’intérieur, avec une issue vers l’extérieur, peut sauver des vies. Anticiper le rangement en hauteur grâce à des racks ou des palettes permet de protéger le petit matériel. Les équipements fixes, comme les chaudières ou les armoires phytosanitaires, doivent être surélevés ou protégés. Le réseau électrique mérite une attention particulière : mettre hors d’eau les tableaux, installer des circuits descendants pour éviter les rétentions et individualiser les circuits entre zones inondables et zones hors d’eau. Sur les parcelles, il est possible d’adapter les plantations : choisir des variétés peu sensibles, orienter les palissages dans le sens du courant, planter sur buttes en arboriculture, installer des haies brise-courant et des bandes enherbées pour limiter l’érosion. Les réseaux d’irrigation peuvent être enfouis, les cuves à gaz ou hydrocarbures arrimées et étanchéifiées. Prévoir des aires de repli hors zone inondable pour les véhicules et, si possible, un espace en hauteur pour les troupeaux est également recommandé. Enfin, dans les bâtiments les plus exposés, privilégier des matériaux résistants à l’eau – sols en carrelage ou béton, cloisons hydrofuges, menuiseries en PVC ou métal – et opter pour du double vitrage, plus résistant à la pression de l’eau.

Prendre des mesures qui s’inscrivent dans une véritable culture du risque

Ces mesures ne sont pas seulement préventives : elles s’inscrivent dans une véritable culture du risque. Chaque remise en état doit être l’occasion de renforcer la résilience face aux aléas climatiques, en choisissant des matériaux adaptés et en intégrant les recommandations des dispositifs publics comme la Stratégie nationale de gestion des risques d’inondation.

Reste la question financière. En France, l’indemnisation des catastrophes naturelles repose sur la solidarité nationale. L’état de catastrophe naturelle est reconnu par arrêté interministériel, déclenchant la garantie « Cat-Nat » sur les contrats d’assurance de dommages. Les inondations (ruissellement, débordement, remontée de nappe) sont couvertes, et les pertes d’exploitation peuvent l’être si votre contrat le prévoit. La déclaration doit être faite rapidement, dans les trente jours suivant la parution de l’arrêté, avec photos et inventaires à l’appui. La garantie Cat-Nat est automatiquement incluse dans les contrats comportant une garantie incendie ou dégâts des eaux (1) sources Gouvernement et France Assureurs.

Chez Groupama, vos biens professionnels (locaux, matériel, stocks) sont couverts en cas d’inondation, au titre de la garantie « Catastrophes naturelles » ou « Événements naturels à caractère exceptionnel » selon votre contrat. Votre conseiller est là pour vérifier vos options et vous aider à intégrer ces mesures dans votre plan d’urgence. Car mieux anticiper, c’est aussi mieux redémarrer.


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