Dossier technique

Léo réalise son rêve à la ferme

Élevage Ruello, à Trédianiel (22) - Léo Moy n’a toujours eu qu’une idée en tête : surmonter son handicap pour trouver sa place dans l’agriculture. Depuis plus d’un an, il travaille chez Sylvain Ruello, éleveur, qui l’accompagne pour gagner en compétences. Le jeune homme apprend au quotidien et s'épanouit.

Deux hommes dans l'étable d'un élevage laitier - Illustration Léo réalise son rêve à la ferme
Après plus d'un an de travail ensemble, l'éleveur Sylvain Ruello (55 vaches, 64 ha) et Léo Moy affichent une belle complicité. | © Paysan Breton - T. Dagorn

Originaire de Trébry, Léo Moy, 28 ans, a toujours rêvé de « travailler à la ferme ». D’ailleurs, depuis l’enfance, il n’a jamais raté une occasion d’y passer du temps. L’école n’était pas trop son truc : « Je suis allé à la MFR de Loudéac, mais je n’ai pas eu le Bac. » En difficulté, le jeune homme est entré à l’Esat de Ploufragan en 2018. « Notre établissement médico-social propose des supports de travail en milieu protégé. Chez nous, Léo réalisait en équipe des travaux d’espaces verts », explique Laurence Deffin, cheffe de service à l’Esatco. « Mais notre rôle est aussi d’accompagner les personnes qui ont des projets pour intégrer le milieu ordinaire comme Léo qui souhaitait par dessus tout évoluer dans le monde agricole. » Le jeune homme confirme : « Les espaces verts, cela ne me plaisait pas trop. Dès qu’un tracteur passait sur la route, je ne pensais plus qu’à ça. »

Apprendre à son rythme

Groupement d’employeurs spécialisé

Le Costarmoricain a été accompagné par le Geiq Breiz’h spécialisé dans le recrutement de personnes en situation de handicap et tout public éloigné de l’emploi. Depuis septembre 2024, le temps d’un contrat de 18 mois, Léo est salarié de ce groupement d’employeurs et mis à disposition de Sylvain Ruello, éleveur de Trédaniel (22). Tous deux se connaissent depuis des années. Sur la ferme, le jeune homme apprend à son rythme et en confiance. « Au début, nous nous sommes beaucoup concentrés sur la traite. Aujourd’hui, Léo peut s’en occuper seul. Il détecte les signes de mammites par exemple. Pour les soins, il m’appelle », explique l’éleveur. Passionné et très motivé, Léo est souvent là le premier le matin. « Ici, je me sens bien. J’apprends de nouvelles choses. »

La conduite du tracteur sur simulateur

En arrivant, Léo ne conduisait pas le tracteur. « Notre travail est aussi la formation et la qualification des salariés. Nous avons organisé des sessions au lycée agricole de Caulnes sur simulateur pour que Léo travaille son habileté à manœuvrer », explique Arlette Benoist, du Geiq Breiz’h. Cela a porté ses fruits. « À la ferme, j’ai déjà passé le déchaumeur et le rotalabour et roulé les prairies », précise Léo qui est très prudent sur la route. « Parfois, il faut répéter les choses, mais Léo a fait d’énormes progrès. Distribuer l’alimentation ou passer avec la pailleuse sera peut-être la prochaine étape », sourit Sylvain Ruello.

Toma Dagorn

Trouver un soutien financier pour poursuivre l’aventure

Léo gagne doucement en autonomie. « Il est pleinement investi dans cette expérience. Sa présence soulage l’astreinte et mes journées de travail terminent plus tôt », apprécie Sylvain Ruello. Mais le contrat porté par le Geiq Breiz’h termine fin mars. Tous deux espèrent poursuivre l’aventure. Un dispositif d’accompagnement financier doit être trouvé pour soutenir l’employeur. « Léo fait partie du paysage agricole local. Tout le monde le connaît. Il est très investi avec les JA du canton. Personne ne comprendrait qu’il ne puisse pas rester. »


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