Une dépollution coûteuse

Les pesticides ne laissent pas seulement des traces dans l’eau, mais aussi dans les budgets publics.

rivière bretonne en automne - Illustration Une dépollution coûteuse
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Le Haut-commissariat à la Stratégie et au Plan (HCSP) évalue à 1 milliard d’euros par an le coût global des traitements nécessaires pour fournir une eau potable conforme : 260 à 360 millions d’euros pour l’épuration, et près de 710 millions pour l’achat d’eau en bouteille par précaution. À l’échelle nationale, traiter l’intégralité des eaux douces coûterait entre 36 et 120 milliards d’euros. Le traitement du flux annuel de pesticides vers la mer nécessiterait entre 4 et 15 milliards d’euros, tandis que la dépollution du stock d’eaux souterraines représenterait entre 32 et 105 milliards d’euros. Ces montants contrastent fortement avec les 180 millions d’euros collectés annuellement via la redevance pour pollutions diffuses. Face à cette situation, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande de développer les paiements pour services environnementaux (PSE) dans les aires d’alimentation de captages. « Cette recommandation vise à protéger les captages d’eau potable dont la pollution entraîne des coûts élevés pour les collectivités et les usagers ». Aide de 450 €/ha Le HCSP propose d’interdire progressivement l’usage des pesticides dans ces zones sensibles tout en mettant en place concomitamment des PSE pour compenser les agriculteurs. Selon les calculs, environ 2,5 millions d’hectares de surfaces agricoles (9 % de la surface agricole utile) concernant plus de 36 000 exploitations pourraient être impliqués. Le budget nécessaire atteindrait 1,1 milliard d’euros par an avec une compensation de 450 €/ha/an. Ce financement pourrait être assuré par deux sources principales : d’une part, une réorientation d’une partie des paiements de base de la Politique agricole commune (Pac), et d’autre part, une augmentation de la redevance pour pollution diffuse. Cette approche permettrait non seulement de restaurer la qualité de l’eau potable, mais également de réduire significativement les coûts de traitement….

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