Un élevage sur paille performant

En s’installant sur la ferme familiale, Emmanuel Le Bail a mis en place un atelier de veaux de boucherie sur paille, en intégration avec Bretagne viandes. Un choix qui allie confort animal, revenu stable et bonnes conditions de travail.

Une femme et deux hommes dans l'allée centrale d'un bâtiment de veaux - Illustration Un élevage sur paille performant
Emmanuel Le Bail (à droite) avec sa mère Danielle et Miguel Bariou, dans un des bâtiments. | © Paysan Breton

Ses parents étaient en production de vaches allaitantes et de JB à Plouëc-du-Trieux (22). Quand Emmanuel Le Bail s’est installé en 2017, il a ajouté un atelier de veau de boucherie, construisant 3 bâtiments neufs pour 400 places en tout. Désormais, il est seul à la tête de l’exploitation, épaulé par de la main-d’œuvre familiale, gérant une SAU de 80 ha (maïs, blé, colza).

Du fumier pour les cultures

« Avant de lancer l’atelier veau de boucherie, j’ai visité plusieurs exploitations, je me suis renseigné sur les différents types de productions », détaille l’éleveur qui a opté pour des veaux sur paille, en intégration avec Bretagne viandes, basé à Quimper (les veaux, l’alimentation et les compléments alimentaires sont fournis par l’industriel). « Je préférais ce type de litière, pour le confort des veaux, pour limiter les odeurs. Le fumier est aussi intéressant pour mes sols et mes cultures. »

« Cet atelier génère un revenu garanti et constant, en complément de l’atelier viande bovine, plus fluctuant. » Les animaux passent environ 160 j sur l’élevage avec un objectif de 130 kg de carcasse et un classement R. En plus d’un forfait de base au veau, le revenu pour les éleveurs est complété par des critères liés à l’IC et au poids des veaux. Un suivi technique et vétérinaire est fourni par Bretagne viandes. En moyenne, « cet atelier demande 5 heures par jour en période de démarrage et 4 heures/j en finition », chiffre Emmanuel Le Bail. Les temps de paillage, curage, lavage entre chaque lot, visite du technicien sont à ajouter. Il a fait le choix de cases de 7 veaux, plutôt qu’un Dal avec aire paillée. « Les cases sont plus faciles à gérer. Chaque veau dispose de 2 m2. »

Plusieurs investissements permettent de faciliter le travail : cuisine où le lait est préparé automatiquement, distribution de l’aliment lacté avec un automoteur Mobilaite (Ecorel), distributeur motorisé d’aliment fibreux (Ecorel), ventilateurs automatisés, laveur de seaux (Fiav) qui a réduit de 2/3 le temps de nettoyage.

« Pour le paillage, j’utilise une dérouleuse avec démêleur, attelée sur ma chargeuse. Cette astreinte demande 2 heures/bâtiment/semaine. Mais je vais prochainement installer un paillage automatique au-dessus des cases. » Pour le chauffage de l’eau, des panneaux solaires thermiques ont été installés il y a 2 ans. Ils sont complétés par une chaudière gaz.

Agnès Cussonneau

Recherche de producteurs

« Lancé en 2010, le cahier des charges ‘veaux sur paille’ suivi par Certis concerne uniquement des veaux croisés lait x viande », note Miguel Bariou, technicien Bretagne viandes. L’industriel commercialise une centaine de veaux par semaine provenant de ce mode d’élevage, auprès de boucheries et rayons traditionnels de GMS, dans le Grand Ouest. « La demande est là. Nous sommes prêts à accueillir de nouveaux producteurs. Des sites sont à reprendre. »


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