La protection phytosanitaire des cultures permet un gain de 30 % de rendement en moyenne, avec 19 % pour le blé ou 42 % pour la pomme de terre, par rapport à des témoins sans traitement, selon Philippe Méresse, responsable de recherche chez Bayer. Il intervenait à une journée sur la science, organisée par la FDSEA. « C’est l’équivalent de l’alimentation de 2 milliards d’humains ». Le défi, désormais, est de faire face au changement climatique, à la durabilité des systèmes et aux résistances. « L’intelligence artificielle nous permettra de répondre à ces enjeux. L’IA peut analyser des milliers de composés chimiques pour prédire lesquels auront une action protectrice contre les maladies, les ravageurs ou le stress environnemental ». Ces nouvelles technologies permettront de cibler plus efficacement des pistes prometteuses.Tests virtuels de moléculesLe chercheur parle d’innovation de rupture : « Les solutions de jumeaux numériques nous aident à expérimenter différentes molécules dans un environnement de test virtuel, accélérant ainsi l’innovation et réduisant les délais de mise sur le marché ». Des modèles d’IA peuvent analyser des données génétiques, environnementales et biologiques pour savoir pourquoi certaines plantes résistent mieux, comment les pathogènes évoluent, et quelles stratégies de protection pourraient être les plus efficaces. Grâce à l’imagerie satellite, aux capteurs de terrain et aux stations météo, l’IA peut détecter plus tôt les maladies, recommander des interventions agronomiques plus précises, réduire l’usage d’intrants en ciblant les moments où ils sont vraiment nécessaires. Yves Le Sciellour, éleveur laitier, témoignait ainsi de l’utilisation, sur sa ferme, de l’Écorobotix (traitement ciblé des adventices dans ses parcelles de légumes), de Farmstar, un outil d’aide à la décision de fertilisation ou encore des sondes Sentek permettant de piloter l’irrigation.Bernard Laurent…
Les cultures protégées grâce à l’intelligence artificielle ?

