La production de tomate de Jérôme et de Yves Le Roux s’étend sur 7,7 ha. Les maraîchers vendent leur marchandise à la coopérative Savéol. Depuis 2013, les associés se fournissent dans une entreprise voisine, Bretagne Concept Métal (BCM) située à Guilers (29), pour tout ce qui est des chariots de récolte. « Ils sont entièrement galvanisés, leur robustesse les fait durer dans le temps », fait remarquer Jérôme Le Roux. Une fois les tomates cueillies, les chariots acheminent la production vers le site de conditionnement, les cartons suivent leur chemin sur les tapis.
Diviser le volume de feuille par 7
Le site cultive de la tomate grappe, mais aussi la gamme cœur de pigeon ou de la tomate allongée (Torino). 120 chariots équipent actuellement la serre, la SCEA de Mezantellou prévoit d’en commander une quarantaine supplémentaire. « Une roue centrale a été ajoutée, les chariots sont désormais plus faciles à déplacer. L’entreprise fabrique à la demande », apprécie-t-il.
Éviter la propagation de maladies
Auparavant, les feuilles n’étaient pas ramassées pendant le cycle de production des tomates. « Elles restaient au sol, puis séchaient, développaient une forme de poussière. De l’humidité pouvait être relarguée, des spores de maladie comme la cladosporiose partaient partout ». Collecter toute cette biomasse demande du temps et du matériel supplémentaire, mais « depuis que nous les ramassons, l’ambiance est plus saine, on gagne en confort de travail ». Pour collecter toutes ces feuilles, la SCEA a également fait appel à BCM pour se fournir en chariots.
Au moment de l’effeuillage, chaque opérateur pousse devant lui ce chariot spécifique roulant sur le système de chauffage et dans lequel il dépose les feuilles. Ces bacs « sont légers car en aluminium. Depuis 2011, nous en possédons 70 ». Une fois ces chariots pleins de déchets verts, ils sont acheminés par un système de petit train vers la ligne de broyage, montée par l’entreprise AB Process de Landivisiau (29). Après avoir positionné le chariot à l’entrée du système, un bras articulé vient prendre chaque contenant individuellement pour vider ses résidus sur un tapis convoyeur. Toutes les feuilles passent enfin dans un broyeur, puis retombent dans une remorque de stockage. « Le volume d’effeuillage est grâce à ce broyage divisé par 7 ».
Tout ce broyat est ensuite stocké dans un ancien silo à maïs, puis épandu « sur nos terres, à l’aide d’un épandeur à fumier ». Cette matière organique sert à nourrir les cultures. L’épandage est réalisé avant les semis de maïs ou après la récolte des céréales.



Adapté à chaque besoin
Les chariots, qu’ils soient de récolte ou de ramassage des feuilles, s’avèrent être des produits très techniques. « Le conditionnement des tomates dépend de nombreux facteurs : de la variété, de la présence d’intercalaire ou non entre les cartons, de la place disponible dans la station… nous nous adaptons », décrit Éric Talec, gérant de BCM. Pour s’équiper en chariots de récolte, le fabriquant donne le repère « de deux chariots et demi par récolteur ». Pour ceux d’effeuillage, leur nombre dépend du personnel disponible. Les serristes en recommandent une fois que l’installation est en routine, car dans la pratique, « il faut attendre que les chariots reviennent, car ils sont immobilisés sur la ligne de broyage ». Du côté des roues, le sujet est aussi très poussé : entre celles fixes et celles pivotantes, « tout doit être prévu pour passer sur les tubes de chauffage sans accrocher et se bloquer. Tout se joue à quelques millimètres près » précise le fabricant breton.
Fanch Paranthoën
Chariots multi-usages
Les feuilles des plants « ne sont pas écrasées, elles sont coupées par un broyeur à couteaux », précise Éric Talec. Un détail qui n’en est pas un, car ce broyat ne produit alors pas de jus. Le responsable a vu la demande s’orienter vers plus d’automatisation au fil du temps, les serristes collectaient au départ avec des caisses plastiques leurs feuilles. L’entreprise reste souple dans la fabrication, et propose si besoin des passages de fourche sous les contenants pour pouvoir vider à la tête rotative sur chariot élévateur. Polyvalents, les petites bennes sont aussi pratiques en fin de saison pour récolter les pains de culture.

