Un chasse-doryphore fait maison

La plateforme expérimentale dédiée aux cultures biologiques axe ses recherches sur la détection précoce de maladies, sur l’agroforesterie ou sur des alternatives possibles dans la lutte contre les doryphores sur pomme de terre.

Un groupe de personne devant une balayeuse autoconstruite pour la culture maraichère - Illustration Un chasse-doryphore fait maison
Fabien Le Cam a présenté son outil autoconstruit. | © Paysan Breton – F. Paranthoën

Carte aérienne à la main, Andrea Adamko-Sevestre, ingénieure d’expérimentation, présente un des essais en cours sur la plateforme d’expérimentation Awen Bio, avec le projet Disrupp. « Après un survol de la culture par un drone, on pourra précocement prévenir des maladies. Sur un champ d’oignons, on voit différentes couleurs, du vert à du rouge plus prononcé », ce qui montre une pression plus ou moins grande au champ. Cette plateforme d’essai basée sur le lycée de Suscinio ouvrait ses portes mi-septembre. L’occasion de faire un point sur ses différents travaux.

Le projet Newdil apporte quant à lui une approche en agroforesterie. Il cherche à démontrer « les échanges positifs qu’il peut y avoir entre les arbres et les légumes ». Quand une culture est semée ou plantée entre ces alignements d’arbres, une faune auxiliaire s’installe. L’objectif de ces recherches est de voir quels légumes abritent la « bonne faune au moment de la floraison des pommiers. Par exemple, une laitue pourrait abriter des auxiliaires intéressants quand les fruitiers sont en fleur ».

Des alternatives au Spinosad

Dans le viseur de la plateforme, les doryphores de la pomme de terre. En creusant des pistes d’alternatives au Spinosad, insecticide utilisable en agriculture biologique mais non sélectif, la station s’est penchée sur l’effet de la caféine, « efficace mais chère », ou encore de la tanaisie en décoction, en macération ou sous forme d’huile essentielle, mais dont l’utilisation est compliquée pour les maraîchers. D’autres solutions, comme la pulvérisation de nématodes, à raison de 30 millions d’individus par hectare, demande des conditions particulières, comme « 70 % d’humidité et de nombreuses pulvérisations. C’est une solution difficile car il y a des dynamiques d’émergence ».

En guise de solution mécanique, Fabien Le Cam a présenté sa machine, inspirée d’un plan de l’Atelier paysan. Cette balayeuse « passe au-dessus des buttes, balaie les plantes et collecte les doryphores. Plusieurs passages sont nécessaires ». Cet outil autoconstruit récupère les larves de stade L2 et L3.

Fanch Paranthoën


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