Aux États-Unis, l’énergie coûte deux à trois fois moins cher qu’en Europe. Mieux encore : Washington subventionne massivement les investissements énergétiques. L’Inflation Reduction Act (IRA) n’est pas un plan climat ; c’est une politique économique déguisée. Elle offre à chaque entreprise – agricole ou industrielle – les moyens d’investir dans la sobriété, l’efficacité et l’innovation. Pendant ce temps, en Europe, on raisonne en coupe budgétaire, en discipline comptable. Tant que l’UE confondra rigueur financière et vision stratégique, elle se condamnera à dépendre. Tant que l’Europe sera une union sans unité, elle vivra une désunion propice aux ambitions à la baisse.
Produire son alimentation ou son énergie sur le territoire relève du même acte politique
Sur le terrain, la réalité se mesure en kilowattheures. Une ferme laitière consomme jusqu’à 100 000 kWh par an, un élevage porcin trois fois plus, un élevage avicole dix fois plus et une serre horticole vingt fois plus. Ces chiffres ne relèvent pas seulement de la technique, mais du politique : produire demande de l’énergie, et donc une vision. Celle d’un continent capable d’assurer sa compétitivité sans sacrifier sa transition.
Il ne s’agit pas de réclamer une énergie gratuite source de gaspillage, mais une énergie stable, choisie et abordable. L’autonomie énergétique n’est pas un luxe : c’est une condition de souveraineté et de puissance. Produire son alimentation ou son énergie sur le territoire relève du même acte politique : celui de la cohérence et de l’indépendance.
L’énergie est le nerf de la compétitivité. La France et l’Europe doivent cesser de la traiter comme une variable d’ajustement. Tant que nous sous-traiterons notre puissance à d’autres, nous resterons dépendants. La souveraineté ne se décrète pas : elle se produit.

 
								 
						
																					