L’école d’antan résonne à Quintin

Le 32e Festival des chanteurs de rue évoquera l’école rurale d’hier du décor du bourg jusqu'à sa fameuse ferme. 

Quatre hommes feuillettent des journaux agricoles anciens - Illustration L’école d’antan résonne à Quintin
Les agriculteurs retraités Bernard Charles, Dominique Rault, Michel Laigle et Jean-Noël Daniel fouillent les archives de Paysan Breton. | © Paysan Breton - T. Dagorn

Quintin (22)

Pour sa 32e édition, samedi 8 et dimanche 9 novembre, le Festival des chanteurs de rue va à nouveau enchanter Quintin (22). Entre 15 000 et 20 000 personnes sont attendues sur le week-end. L’événement à l’accès gratuit poursuit toujours la même envie de mettre en valeur « la chanson française au sens large ». Aux quatre coins de cette cité de caractère aux belles pierres, 22 artistes venant de toute la France sont programmés. « Dont environ un tiers de nouveaux », précise Valérie Chastel, coordinatrice du festival. Parmi eux, quatre musiciens forment la « troupe bohème » qui rappelle l’identité première du festival autour de l’orgue de Barbarie et d’un répertoire traditionnel du début du XXe siècle. « Pour le reste, les univers vont des chansons des années 50 à nos jours. Depuis quelques éditions, nous avons fait davantage de place aux auteurs-compositeurs contemporains. Tous les instruments se donnent rendez-vous à Quintin : accordéon, guitare, violon, harmonica, flûte… » Disséminés à travers le bourg, sur les places ou dans les garages d’habitants, les artistes sont à découvrir en flânant.

Les vieux métiers de nos campagnes

Défilés en costume et musique

L’équipe en charge de la décoration travaille sur le thème central de « l’école d’antan » cette année. « Un peu partout, dans la ville ou sur les ronds-points, des éléments comme des crayons géants ou des ardoises y feront référence », explique Valérie Chastel. « Par ailleurs, pour les traditionnels défilés en costume, des vêtements d’écoliers, blouses et sabots, habilleront les enfants. » Ces grands cortèges en costume, en musique et en chansons sont une spécialité du festival. Les parcours (samedi à 15 h, dimanche à 11 h ou 15 h) s’étirent le temps d’une heure traversant toutes les rues animées du bourg. « Beaucoup de Quintinais participent à ces parades bien sûr. Mais aussi des visiteurs venus d’ailleurs comme une communauté nombreuse de camping-caristes qui ne ratent pas notre rendez-vous. » Pour l’occasion, des ateliers sont organisés pour prêter des vêtements et couvre-chefs d’époque aux personnes motivées.

La ferme d’antan attire et régale

La ferme d’antan est un autre lieu incontournable à Quintin. Autour d’une cour et d’une « petite fermière » (maison d’époque) reconstituée avec son mobilier, on y parle de l’agriculture d’hier et d’aujourd’hui. « Le festival, né pour faire vivre la tradition, évolue sans cesse avec le temps et son public. Pour se renouveler et faire de la pédagogie, chaque année, nous avons développé des animations autour d’une filière de production présente localement : le lait, le porc, les œufs, les pommes de terre, le blé… », expliquent Bernard Charles, Michel Laigle et Jean-Noël Daniel, agriculteurs en retraite, administrateurs du festival et chevilles ouvrières d’un espace ferme qui n’a cessé de grandir (une place de 3 000 m2 dédiés aujourd’hui) et qui attire. « La présence de différents animaux se fait en fonction de la réglementation sanitaire en vigueur. En parallèle, on y présente avec modestie les vieux métiers de nos campagnes et les savoir-faire du passé », poursuit Gilles Prat, président du festival. En partenariat avec les Tréteaux de l’étoile, association de la Harmoye, sont organisées des démonstrations de cidre, réalisé au pressoir à paille, des fabrications de beurre, des présentations de travail à la forge ou au lavoir autour de la buée (lessive traditionnelle) et du repassage avec des fers anciens… « Cette année, nous aurons également deux machines à trier les patates dont une très ancienne et rudimentaire », reprend Bernard Charles. La ferme est aussi un rendez-vous des gourmands attirés par « les galettes au feu de bois ou le lard-patates et ses 200 assiettes par service, devenus une institution des repas du midi à Quintin ».

Enfin, pour faire écho au fil rouge de l’école d’antan, les responsables de la ferme proposent une soirée-débat sur l’enseignement agricole (voir encadré) puis, durant l’événement, un stand revenant sur le rôle de la formation agricole à travers des articles anciens de la presse agricole locale.

Toma Dagorn

Programme : Dîners spectacles, soirées cabaret ou dansante, école des piafs (tremplin chanson pour enfant), foire Saint-Martin… Le programme du Festival sur www.festivalchanteursderuequintin.fr

Débat autour de l’enseignement agricole

L’équipe de la ferme d’antan organise, jeudi 30 octobre, une table ronde sur l’histoire et le rôle de l’enseignement agricole sur le territoire. « Cours du soir itinérants ou par correspondance, MFR, enseignement par dessus le talus des Ceta, Jac, fermes-écoles, lycées agricoles… Ces structures ont participé à l’éducation des enfants des campagnes, à la formation des agriculteurs et à la vulgarisation des savoirs. » Pour ce débat animé par Marc Janvier (ancien directeur du lycée Pommerit), les anciens agriculteurs et personnes d’engagement Yves Le Faucheur, Marcel Corman, Monique Briens et Guy Dartois partageront leurs parcours et souvenirs. Aurélie Léger, non issue du milieu agricole récemment installée à Saint-Brandan apportera son regard contemporain. Jeudi 30 octobre, à 20 h, à la salle du château de Quintin (impasse de la Pompe).


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