Philippe Launay est installé sur la ferme familiale depuis 1995. Avec son frère Mikaël, ils élèvent des poulettes et des poules reproductrices dans deux bâtiments de 1500 m2. L’exploitation s’étend sur 80 ha, où sont cultivés du blé, de l’orge, du maïs grain et des pois. « J’ai toujours eu un intérêt pour le fonctionnement du sol », raconte l’éleveur. « Depuis de nombreuses années, je fais par exemple partie d’un groupe animé par le bassin versant de l’Oust. On y travaille sur l’activité biologique d’un sol, sur la gestion des limaces, la pulvérisation, les couverts végétaux, les semis sous couverts… Cela m’aide à trouver les meilleurs compromis lors des interventions au champ. »
Plus on va vite, plus on consomme
Savoir être opportuniste
Pour Philippe Launay, une chose est sûre : en matière de travail du sol, il faut savoir être opportuniste. D’autant que les terres de l’exploitation, très hétérogènes, imposent une adaptation constante selon la parcelle, son niveau de salissement et les conditions météo. Le labour n’est pas systématique, et est souvent remplacé par un passage de herse rotative ou de déchaumeur. Depuis 4 ans, le Costarmoricain est équipé d’un Karat 9/300 de chez Lemken. « Je l’ai en copropriété avec mon voisin. C’est un outil robuste, et la sécurité non-stop est un vrai plus dans les terrains pierreux. Le démontage rapide des socs est très pratique, d’autant plus que nous utilisons deux jeux différents selon les besoins. » En complément, l’éleveur utilise également les déchaumeurs à disques de 4 m et 4,5 m de la Cuma. « Je privilégie tout de même les outils à dents pour éviter de multiplier les vivaces. Ici, le liseron est une problématique. »


Un outil polyvalent
Les dents K7, de 7 cm de large, servent à la préparation des terres à maïs. Après destruction du couvert végétal au déchaumeur à disques, le Karat est utilisé à environ 25 cm de profondeur pour enfouir rapidement les fientes de volailles juste après leur épandage. « J’utilise aussi ces dents pour décompacter le sol, notamment au niveau des passages de pulvérisateur », ajoute l’agriculteur. « Cela m’évite d’acheter un décompacteur : je trouve de la polyvalence dans les outils existants. » Les socs K12, quant à eux, sont réservés au déchaumage. « Après une céréale, je déchaume aussitôt la paille récoltée pour limiter l’évaporation », explique Philippe Launay. « Cela permet aussi de bien enfouir les résidus et favoriser leur dégradation. » Quand les parcelles le permettent, l’outil est passé avec un angle de 30° par rapport à la ligne de semis, afin de bien niveler le terrain. Le GPS RTK facilite grandement l’opération, tout en évitant le redoublement et la surconsommation de carburant. La vitesse moyenne de travail est de 8 km/h « Cela suffit largement pour mes terres et mon tracteur de 130 cv. Il ne faut pas oublier que plus on va vite, plus on consomme et plus on use. »
L’intérêt du rouleau
À l’arrière de l’outil, le double rouleau à fers ronds et plats assure un bon émiettement du sol. La terre fine ainsi créée favorise la germination des adventices. « Cela me permet de faire des faux-semis », précise l’agriculteur. « Après céréales, je réalise deux passages. Le premier avec le Karat, et le deuxième avec un canadien équipé d’un Delimbe pour semer mon couvert végétal en même temps. »
Alexis Jamet
Les couverts végétaux, une pratique ancrée
Philippe Launay est un adepte des couverts végétaux. Entre un pois et un blé, il sème un mélange de niger (33 %),moha (33 %) et chia (33 %). « Je l’implante dans les 3 jours qui suivent la récolte de pois », indique-t-il. « J’utilise le semoir direct Sky Easy Drill de la Cuma. Il est ensuite broyé avant le semis de blé. » Le même semoir sert également à implanter les intercultures entre blé et orge, composées de chia (35 %) et de moha (65 %). Enfin les couverts longs sont à base de phacélie et d’avoine.